250424 - MUS QZD - PIERRE BOULEZ - THE COMPLETE COLUMBIA ALBUM COLLECTION
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250424 - MUS QZD - PIERRE BOULEZ - THE COMPLETE COLUMBIA ALBUM COLLECTION
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PIERRE BOULEZ Chef d'orchestre « Pierre boulez, The Complete Columbia Album Collection » Sony, (67CD). Diapason d'or
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IGOR STRAVINSKY 14882-1971 « L'Oiseau de feu » Chicago Symphony Orchestra, Pierre Boulez. DG. STRAVINSKY – L'Oiseau de feu. STRAVINSKY – Feu d'artifice. STRAVONSKY – 4 Études
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BOULEZ, LE RETOUR
Heureuse idée que la réédition de ce coffret qui était devenu introuvable ! Originellement paru en 2014, il regroupe tous les enregistrements (1967-1989) dirigés par Pierre Boulez parus chez CBS et Sony, complément parfait à la boîte similaire publiée par Deutsche Grammophon en 2022 (cf. n°710). On trouvera donc avec bonheur les 67 CD qui « démontrent une technique prodigieusement efficace, exaltant la transparence, inventée par un chef autodidacte » (Patrick Szersnovicz) et balaient un répertoire où brille particulièrement le XX° siècle, de Ravel et Debussy à Berio et Boulez lui-même. Répertoire où il n'y a d'ailleurs aucun ratage. Si le chef reviendra ultérieurement à certaines partitions, c'est bien ici que se trouvent quelques unes de ses meilleures gravures consacrées à Stravinsky, dont L'Oiseau de feu avec New York (1975), n'abdiquant rien de la poésie, ou le Sacre du Printemps avec Cleveland (1969) à l'étau rythmique serré. Et Pétrouchka ? La première version de Boulez (New York, 1971) met « en valeur, plus que l'atmosphère de kermesse, le caractère expérimental des superpositions de timbres et de rythmes avec « un impact immédiat des couleurs [...] enivrant » (Christian Merlin).
Rigueur et volupté Passons sur les Schönberg, somme essentielle récemment rééditée (cf. n°737), pour louer les œuvres vocales de Berg, à commencer par un Wozzeck farouche (avec Walter Berry, Isabel Strauss, Albert Weikenmeier à l'Opéra de Paris, 1967) qui n'a rien perdu de son acuité et dont la tension dramatique, les éclairages crus continuent de nous tenir en haleine. Ou bien ces Sieben frühe Lieder avec Jessye Norman (1987) dans lesquels la rigueur s'allie à la volupté. Chez Bartok, ce Château de Barbe-Bleue de 1976, aussi incandescent que glaçant avec une Tatiana Troyanos touchante, surpasse celui de 1998. Sec, froid, Boulez chef ? Analytique, assurément – ce qui fait merveille dans Analytiques et Ionisation de Varèse extraordinairement tenues. Mais pas desséché. Écoutez ce Lever du jour dans Daphnis et Chloé de Ravel, cette Barque sur l'océan du même : ils ont la sensualité attendue. Et même, elle se double d'une forme de pudeur qui ne messied pas au compositeur. Si, pour Debussy, on préfère le remake de La Mer (DG, 1993), le ballet Jeux gravé avec le New Philharmonia en 1996 reste « un miracle d'élan, de jeunesse, d'attention aux détails, d'articulation et de timbres dont personne n'a depuis égalé la lumineuse transparence », ainsi que le soulignait avec enthousiasme l'ami Patrick Szernovicz (cf. n°617). Dans La Péri de Dukas, fabuleux « poème dansé », le New York Philharmonic et Boulez déploient en 19758 couleurs et mystères et en exaltent le raffinement orchestral et la féerie – bien loin des préjugés ... Les rares déconvenues viennent des quelques incursions au XIX° siècle, pour une 5° de Beethoven décevante et, chez Berlioz, des Nuits d'été vocalement frustrantes et une Fantastique en panne de folie – quand Lélio continue de trôner au sommet pour l'incarnation géniale qu'y offre Barrault.
Loïc Chahine
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