241224 – MUS DIA IND – 174 - LULLY - LE BOURGEOIS GENTILHOMME ET AUTRES ŒUVRES - INTERPRETES DIVERS

 




241224 – MUS DIA IND – 174 - LULLY - LE BOURGEOIS GENTILHOMME ET AUTRES ŒUVRES - INTERPRETES DIVERS







Constituer un parcours dans l'œuvre de Jean-Baptiste Lully en piochant dans le catalogue constitué depuis 2018 par Château de Versailles Spectacles : le défi était surtout de faire tenir le panorama en un seul CD. De la musique pour Le Bourgeois Gentilhomme (1670), nous avons retenu, outre l'Ouverture et la célèbre Marche pour la cérémonie turque, le Ballet des Nations final. Le musicien de Louis XIV y laisse éclater son génie mélodique, son sens du théâtre – Molière n'est pas loin, bien sûr -, son art de la caractérisation qui seront autant d'atouts dans les tragédies en musique à venir.

À commencer par la première d'entre elles, Cadmus et Hermione (1673). Nous en avons extrait l'ample chaconne avec parties chantées – un modèle auquel Lully reviendra dans ses ultimes chefs-d'œuvre, d'Amadis à Acis et Galatée, mais qu'il avait exploré dès 1658 dans le Ballet d'Alcidiane – ainsi que la scène « des adieux » des deux protagonistes, défense et illustration du récitatif qui fascina les contemporains et dont le charme inexplicable continue d'opérer. Thomas Dolié campe un Cadmus nuancé dont il possède idéalement la tessiture autant que la noblesse, et Adèle Charvet prête à Hermione un mezzo chaleureux dont elle polit la vocalité.

Dans la comédie-ballet comme dans la tragédie, Le Poème Harmonique et Vincent Dumestre sont des guides assurés. La générosité orchestrale nous ravit dans l'Ouverture de l'un comme dans les deux chaconnes, et l'efficace dramaturgie nous emporte.

Splendeur versaillaise

La fin de Lully est célèbre. Dirigeant son Te Deum pour la guérison du roi en janvier 1687, le Surintendant se frappe le pied, contracte la gangrène qui l'emporte quelques mois plus tard. À la même occasion, le musicien donnait aussi son dernier motet, un Exaudiat Te Dominus que magnifie l'équipe rassemblée par Gaétan Jarry. Déployant ses trésors de sonorités – le grain des trompettes ! - l'ensemble Marguerite Louise a le triomphe généreux, unissant chœur et orchestre dans un même geste à la splendeur toute versaillaise.

Une suite de pièces en sol tirée d'un recueil de trios « pour les petits concerts qui se font les soirs devant sa majesté » complète le tableau. Ces arrangements chambristes d'œuvres composées pour la scène piochent dans divers ouvrages, du Ballet des Muses (1666) au Triomphe de l'Amour (1681) en passant, comme de juste, par le sommeil d'Atys (1676) – opéra chéri du Roi Soleil.

Avec beaucoup de délicatesse, l'équipe emmenée par le théorbiste Thibaut Roussel y écrit quelques pages d'un « grand livre d'images aux couleurs subtiles, où bruissent les passions d'un long règne approchant de son terme » (Jean-Christophe Pucek, cf. n°698).

Loïc Chahine










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