250114 - MUS QZD - BULL - ŒUVRES POUR CLAVIER - MACIEJ SKRZECZKOWSKI
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250114 - MUS QZD - BULL - ŒUVRES POUR CLAVIER - MACIEJ SKRZECZKOWSKI
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JOHN BULL CA 1562-1628 « Œuvres pour clavier » Maciej Skrzeczkowski (virginal). RICERCAR. BULL – Œuvres pour clavier
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TECHNIQUE : 3,5/5 Enregistré par Harry Charlier en février 2024 au Studio Dada à Bruxelles. Dans une acoustique dont la neutralité confine à l'austérité, la captation s'efforce de restituer avec une grande fidélité les timbres de deux virginaux bien distincts. Si l'image est indéniablement précise, elle reste un peu terne et manque d'ampleur.
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Le titre du premier album de Maciej Skrzeczkowski, lauréat du Concours de Bruges 2023, nous interpelle : qui est donc ce « vrai » John Bull que le jeune claviériste se propose de traquer ? À l'évidence, un personnage haut en couleur. Cet universitaire, compositeur et organiste, était en effet, selon George Abbot, évêque de Canterbury, « aussi célèbre pour déflorer les vierges que pour son doigté sur l'orgue et le virginal ». Ses frasques le conduiront d'ailleurs à quitter l'Angleterre pour les Pays-Bas. Skrzeczkowski nous offre un riche aperçu de la palette du musicien. Par ses choix instrumentaux d'abord : un virginal anglais et un virginal « mère et enfant » comptant deux registres différents que l'on peut à loisir combiner ou jouer séparément. Par son programme ensuite, qui mêle habilement « Toys » (pièces se voulant amusantes), couples de danses, fantaisies, préludes et In nomine (compositions souvent virtuoses fondées sur le Benedictus de la messe Gloria tibi Trinitas de Taverner). Par l'interprétation, enfin, qui épouse les moindres détails de ces miniatures. Tout, ici, est mis au service de la musique, sans redondance (aucun décalage ostentatoire, nul ralenti outré), mais avec conscience, élégance, souplesse et maîtrise. De la naïveté intentionnelle d'un chant de Noël au contrepoint serré d'une fantaisie, de l'ampleur des pavanes à l'énergie des gaillardes, les partis pris de Skrzeczkowski séduisent toujours. On se surprend des modulations abruptes (Lord Lumley's Pavan), on s'émerveille de la ductibilité des phrasés (Lord Lumley's Galliard) et de la virtuosité des ornements (Melancholy Galliard, Pavan "Saint Thomas, Wake !"). On est conquis par un tempérament osé (Chromatic Galliard) ou des chromatismes truculents, on sourit volontiers d'une certaine candeur (Carol Een Kinderken is ons geboren, Bull's Good Night). Grâce à une grande délicatesse du phrasé et d'articulation, nous ne perdons rien de la complexité rythmique ni de la densité polyphonique. Sans détrôner la superbe lecture de Pierre Hantaï (Astrée), la proposition de Skrzeczkowski ouvre une autre voie, tour aussi convaincante, qui ravira les amateurs de ces musiques rares.
Anne Ibos-Augé
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