250120 - MUS QZD - DONIZETTI - MELODIES, VOL I & II - SOLISTES, CARLO RIZZI (PIANO)

 





250120 - MUS QZD - DONIZETTI - MELODIES, VOL I & II - SOLISTES, CARLO RIZZI (PIANO)






GAETANO DONIZETTI

1797-1848


« Mélodies, Vol. I »

Lawrence Brownlee (ténor),

Jernej Albrecht (clarinette),

Carlo Rizzo (piano)


« Mélodies, Vol. II »

Nicola Alaimo (baryton),

Abigall Fenna (alto),

Hetty Snell (violoncelle),

Daniel de Fry (harpe)

Carlo Rizzi (piano)


Opéra Rara (2CD séparés).

TECHNIQUE : 3,5/5


DONIZETTI – Mélodies







Où trouver les quelques deux cents mélodies composées par Donizetti ? Dans des bibliothèques, des monastères, des collections privées du monde entier. Encore faut-il reconstituer les originaux, démêler le maquis des traductions, des transcriptions, des éditions ... Pendant deux ans, Roger Parker et Ian Schofield ont mené une véritable enquête, dont le résultat sera un ensemble de huit CD publiés par Opera Rara et fourmillant d'inédits.

Des années 1820 aux années 1840, des romances à la française côtoient des canzonettes à l'italienne et des airs d'opéra miniatures, au détour desquels on croise les figures du croisé ou du troubadour, très en vogue à l'époque. Parfois empruntés à des livrets, notamment de Métastase, les textes évoquent surtout le bonheur et le malheur d'aimer, ou la mort de l'être cher.

Tessiture homogène avec un aigu et un médium nourri, émission ductile, ligne élégante, Lawrence Brownlee a la volubilité qu'appellent L'amante spaguolo, L'ora del ritrivo ou la canzone napolitana (en dialecte) Amor marinaro. Il assume aussi le dramatisme d'O anime affannate sur des vers de Dante ou d'Il sogno – on y reconnaît l'air d'Edgardo de Lucia di Lammermoor. Couronné par une cabalette, Ella riposa confirme les qualités du phrasé qu'on lui connaît sur la scène. Dans la jolie canzonetta Or che la notte invita, la clarinette se mêle à la voix et au piano – on croit entendre Nemorino eu Ernesto.

Mais avouons qu notre préférence va à Nicola Alaimo. Pour le velouté du timbre, le raffinement du legato, l'aisance de l'aigu et la chair du grave, l'éventail des nuances, la diversité des couleurs et des caractérisations alors que le ténor paraissait plus uniforme. Le baryton pase allègrement de la plus rossinienne Partenza del crociato ou de la conquérante romanza moresca (Il mio guido) à la ferveur orante (Dio ! Che col cennp moderi) et à la mélancolie (Amore e morte – dont la ligne s'ourle avec une subtilité qui fait aussi le prix d'Ov'e la voce magica).

Il trovatore in caricatura va comme un gant à ce familier du buffa, qui n'excelle pas moins dans le sicilien Nici, ss'occhiuzzi, alali. On écoutera, particulièrement, ici aussi, les mélodies sollicitant d'autres instruments. Pour Non v'è nume, le piano disparaît au profit de la harpe. J'aime trop pour être heureux, qu'on dirait chanté par l'Alfonse de La Favorite, l'associe à l'alto. Le violoncelle se marie au clavier et à la voix dans L'amor funesto, où le baryton déploie des trésors de lyrisme maîtrisé et de chant à l'archet.

Carlo Rizzi, qui a délaissé la baguette, est un partenaire idéal pour les deux chanteurs, respirant avec eux, parant leurs voix de jolies teintes. Le travail éditorial est remarquable.

Didier Van Moore




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