250209 - MUS QZD - TIPPETT - CONCERTO POUR PIANO & SYMPHONY N°2 - STEVEN OSBORNE, LONDON PHILHARMONIC ORCHESTRA, EDWARD GARDNER

 





250209 - MUS QZD - TIPPETT - CONCERTO POUR PIANO & SYMPHONY N°2 - STEVEN OSBORNE, LONDON PHILHARMONIC ORCHESTRA, EDWARD GARDNER







MICHAEL TIPETTI

1905-1998

« Concerto pour piano, Symphonie n°2 »

Steven Osborne (piano), London Philharmonic Orchestra, Edward Gardner.

LPO.

TIPETT – Concerto pour piano

TIPETT – Symphonie n°2







TECHNIQUE : 4,5/5

Enregistré au Royal Festival Hall du Southbank Center de Londres en janvier 2023 et avril 2024 par Mike Hatch et Deborah Spanton. Un espace et une dynamique étendus. Le piano s'intègre avec naturel dans l'orchestre. La symphonie, au son légèrement plus musclé, préserve une souplesse remarquable dans le dessin des lignes.





Album capital, puisqu'il réunit deux chefs-d'œuvre parmi les plus accessibles et attrayants de Michael Tippett. Sortis de la même corne d'abondance que l'opéra Midsummer Mariage, dont Edward Gardner signait il y a peu une admirable version (Diapason d'or, cf. N° 732), les trois mouvements du Concerto pour piano (1953-1955) privilégient les qualités chantantes de l'instrument soliste plutôt que son caractère percussif. La redoutable efflorescence thématique et rythmique de ce dialogue aussi lyrique que mystérieux, riche d'arrière-plans complexes, est magistralement dominée par Steven Osborne. Le pianiste avait déjà gravé l'œuvre il y a presque vingt ans, avec Martyn Brabbins et les forces écossaises de la BBC, en même temps que les quatre sonates (Hyperion, Diapason d'or). Ici solidement épaulé par Gardner et le London Philharmonic, adoptant des tempos un rien resserrés, sa vision lumineuse traduit avec une transparence et une justesse d'expression rares le foisonnement des idées et quelque chose de profondément personnel (et de très beethovénien) qu'a toujours le langage de Tippett dans sa lutte avec le matériau musical.

La Symphonie n°2 (1956), par son exigeante beauté, annonce le monde plus austère et anguleux de l'opéra King Priam. Son rude Allegro initial s'inspire de celui de la Symphonie en trois mouvements de Stravinsky, mais dépasse son modèle ; il tire sa formidable force propulsive de développements pugnaces et non d'une juxtapositions d'ostinatos rythmiques. Amples, souvent violemment contrastés, Adagio et Presto veloce ne font guère baisser la tension, jouant sur l'incessante métamorphose des alliages de timbres et sur l'usage d'un diatonisme plus dissonant et atonal que l'ultra-chromatisme cher à la seconde école de Vienne. Puissant et structuré en quatre sections indépendantes, l'Allegro moderato final retrouve le climat du premier mouvement, mais assombri. La dernière station est bâtie sur une accumulation de cuivres qui, par cinq fois, lancent les cordes dans un tourbillon extatique, jusqu'à un long et fantomatique accord final.

Moins implacable et policée que la référence signée jadis par Colin Davis (Decca), l'interprétation de Gardner, également captée en concert, séduit par son intense ferveur. Respirant large, elle rend formidablement justice aux détails comme aux couleurs, et renferme d'étourdissants crescendos.



Patrick Szernovicz




Commentaires

Posts les plus consultés de ce blog

250607 - CIN FIL - ARTE - « POURQUOI PAS » - DE COLINE SERREAU

250213 - CIN FIL -ARTE - « UN JOUR J'AURAI UNE ÎLE » - DE VINCENT WEBER

250811 - CIN FIL - ARTE - « DON'T COME KNOCKING - DE WIM WENDERS