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«
LA
CAPTIVE »
de
CHANTAL
ACKERMAN
2000
– France
avec
Stanislas Merhar, Sylvie Testud, Olivia Bonamy, Liliane Rovère,
Françoise Bertin, Aurore Clément
1
h 54
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Simon
vit avec Ariane. Amoureux et jaloux, il la fait surveiller... Dans
cette brillante interprétation de « La prisonnière » de Marcel
Proust, Chantal Akerman fait le portrait d’un amour malheureux
situé entre le mensonge et la jalousie. Avec Sylvie Testud,
Stanislas Merhar et Aurore Clément.
Simon
a pour maîtresse Ariane avec qui il partage son appartement. Il
aimerait bien l’épouser mais le corps d’Ariane, bien que
docile, lui reste étranger. Attaché par l’écriture et retenu
par un asthme chronique, l’amant se tient enfermé chez lui
tandis qu’Ariane passe son temps dehors, visite les musées,
suit des cours de chant, sort à l’opéra, toujours accompagnée
de son amie Andrée, que Simon soupçonne de cultiver des amours
saphiques. Il suit Ariane dans ses déplacements, recoupe les
informations, interroge ses amis, mais elle reste insaisissable…
Affres
proustiennes
Comme
l’annonce la première séquence, celle de jeunes filles en
fleurs jouant sur la plage et filmées en Super-8, La
captive recompose
le couple de La
prisonnière (Stanislas
Merhar et Sylvie Testud) en intégrant au huis clos parisien des
fragments issus des chapitres antérieurs de La
recherche du temps perdu.
La fréquentation des salons mondains est évacuée, pour mieux se
concentrer sur le seul rapport amoureux. L’enfermement
progressif du héros dans sa passion possessive et jalouse est
exposé par le biais de plans lents qui montrent les filatures
anxieuses de Simon au travers de dédales parisiens, mais aussi
par la répétition de situations obsédantes, comme les mensonges
d'Ariane, sources d'angoisse pour lui, et l’attention maniaque
qu'il porte à l'emploi du temps de son amie. L’évolution des
personnages – irrémédiablement distants – accroît
l’impression d’asphyxie. La cinéaste transpose les scènes
dans le monde d’aujourd’hui et recrée des circonstances
inédites, comme la présence de la grand-mère tant aimée du
jeune homme. Le corps gracile et évanescent de Sylvie Testud,
bien qu’éloigné de la forte et brune Albertine du livre, en
paraît la juste transposition. Simon n’aura de cesse de
comprendre son âme et de déceler dans son corps endormi les
désirs qui s’y cachent, adressés à d'autres que lui. Il
cherche à élucider les liens qui réunissent les femmes autour
du chant, de l’art ou de l’eau, autant d’éléments qui lui
dérobent sa maîtresse. Les fantasmes d’Ariane ne
trouveraient-ils d’issue que dans la seule complicité féminine
? Pourquoi alors refuse-t-elle les propositions de rupture qu’il
lui adresse ? La vérité se dérobe et Simon perd pied.
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