250312 - MUS QZD - RICHAFORT - MESSES & MOTET - CAPPELLE MARIANE, VOJTECH SEMERAD
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250312 - MUS QZD - RICHAFORT - MESSES & MOTET - CAPPELLE MARIANE, VOJTECH SEMERAD
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JEAN RICHAFORT CA 1480 – CA 1550 « Missa O genitrix – Missa Veni sponsa Christi » Cappella Mariana, Vojtech Semerad. Musique en Wallonie. RICHAFORT – Missa O genitrix. RICHAFORT – Missa Veni sponsa Christi. RICHAFORT - Motet Veni sponsa Christi. COMPÈRE – O genitix gloriosa. COMPÈRE – Ave virgo gloriosa.
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TECHNIQUE : 4/5 Enregistré en l'église Saint-Pierre-de-Porici de Prague par Kajuk Kydlicek en janvier et février 2024. Une image sonore ample et bien définie. Malgré son équilibre et sa cohérence, cette sobriété engendre une légère platitude, les timbres manquant un rien d'harmoniques.
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Ronsard le disait disciple de Josquin, mais rien n'est moins sûr. Chantre – il a appartenu à la chapelle de François Ier – et compositeur franco-flamand méconnu, Jean Richafort est l'auteur de trois messes (dont un Requiem), de motets et de chansons. Le Cappella Mariana met ici en miroir ses deux messes-parodies et les polyphonies dont elles s'inspirent. Seule entorse à la monographie, le motet O genitix gloriosa/Ave virgo gloriosa de Loyset Compère donne le ton : les phrases, amples, sont parfaitement dirigées, la diction impeccable (à la française) restitue le texte avec exactitude, les moindres détails de la texture contrapunctique sont là, l'homogénéité des chanteurs est totale et la palette de nuances élargie au maximum. Dans la Misso O genitrix, Richafort exploite l'inventivité de son prédécesseur. Il y ajoute des trouvailles de son cru : transformation rythmique (Christe) et accélération (Credo) du matériau de base, alternance de sections à deux voix changeantes (Crucificus saisissant de beauté), cantus firmus passant d'une partie à l'autre (Sanctus), resserrement des imitations (« Pleni sunt » et « Bénedictus ». Les mêmes qualités se retrouvent dans la Missa Veni sponsa Christi. Celle-ci se fonde sur le motet homonyme, empruntant à l'antienne en plainchant pour les vêpres du commun des vierges, enrichie d'un subtil contrepoint. Les couleurs sont ici plus vivantes encore – dans le Gloria, « Domine Deus » et « Jesu Christe » sont des merveilles de sensibilité. Quelques traits laissent imaginer une œuvre plus tardive que la Missa O génitrix : le Credo introduit un degré de variation mélodique et rythmique qui l'éloigne plus radicalement du modèle, notamment dans le « Confiteor » et l'Amen final. Surtout, des dissonances et des fausses relations particulièrement osées se glissent dans l'Agnus Dei. D'une exceptionnelle complexité, sa dernière intonation, à six voix, constitue le point culminant de la messe comme de l'engagement sans faille des interprètes.
Anne Ibos-Augé
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