250317 - MUS QZD - MARTHE ARGERICH - THE WARNER CLASSICS EDITION

 





250317 - MUS QZD - MARTHE ARGERICH - THE WARNER CLASSICS EDITION






MARTHA ARGERICH

Piano

« THE WARNER CLASSICS EDUTION »

Warner, (46CD).









MARTHE ARGERICH

Piano

« Klavierkonzert G-dur »

Berliner Philharmoniker, Claudio Abbado

DG.

RAVEL – Concert pour piano

RAVEL – Gaspard de la nuit

RAVEL - Sonatine





TRANCHES DE VIE

Cinquante-cinq ans d'audace pianistique et de miracles musicaux : voici regroupés les «° Warner Classics Recordings » (1965-2006) et « Lugano Recordings » (2002-2016) de Martha Argerich. Publiés respectivement en 2016 et 2018, ils sont complétés par les quatre albums parus depuis chez le même éditeur. Quel plaisir de disposer enfin d'une intégrale de tout ce que l'une des plus grandes pianistes de l'histoire a engrangé pour Emi, Teldec, Erato et Warner !

Quatre compositeurs se taillent la part du lion dans ce monument : Beethoven, Schumann, Chopin et Mozart. Des sonates des deux premiers avec Perlman, la Sonate n°33 du compositeur polonais dans l'enregistrement légendaire de 1965 (longtemps inédit) restent des sommets, tout comme, entre autres, la Sonate pour violon et piano n°1 de Bartok en compagnie de Gidon Kremer et les captations en publics des récitals furieusement incandescents donnés au Concertgebouw d'Amsterdam en 1978 et 1979 – dont une Sonate de Bartok et un Gaspard de la nuit hallucinés. On réévaluera à la hausse les collaborations avec Alexandre Rabinovitch, parfois sous-estimées. Si les Visions de l'Amen de Messiaen (1989) sortent de l'ordinaire, les Rachmaninov (Suites n°1 et 2, Danses symphoniques en 1991) sont exceptionnels de réalisation comme d'atmosphères. On applaudira aussi, parmi les joyaux de ces sessions, largement célébrées, des Brahms très vivants ainsi que la transcription de L'apprenti sorcier de Dukas (signé Rabinovitch).



Défis multiples

Celles en Suisse italienne, issues du Progetto Martha Argerich, se révèlent précieuses à plus d'un titre : elles montrent l'artiste en public, à son meilleur, entourée de partenaires aguerris (Stephen Kovacevich, Maxim Vengerow, Gidon Kremer, les frères Capuçon, Nelson Goerner ...) et de jeunes musiciens, à qui elle fait pousser des ailes. Ensemble, ils arpentent des partitions fameuses mais aussi, souvent, singulières (Sonate pour violon n°5 de Weinberg, quintette de Zarenski, sonate à huit mains de Smetana, Symphonie « Pastorale » de Beethoven arrangée pour quatre mains par Selmar Bagge, etc.). Quelle pianiste de sa stature a emmaganisé un répertoire chambriste aussi vaste ? Tout Argerich s'expose dans ces quarante-six tranches de vie : cette virtuosité du diable d'abord, cette énergie folle, cette électricité qui n'appartient qu'à elle, mais aussi, s'accentuant avec le temps, des timbres infiniment divers, un luxe d'attaques, bref une palette de couleurs qui laisse pantois. On prend la mesure de cette évolution au fil des ans et de ce qu'apporte la présence du public en comparant les nombreux doublons, voire les triplets (Variations Haydn de Brahms, Danses symphoniques de Rachmaninov, Sonate pour violon et piano n°1 de Schumann, etc.). Chaque fois, la pianiste s'y renouvelle et semble s'en étonner même. Mystère d'une artiste dont l'instinct très sûr se mêle à l'intelligence la plus vive et à une capacité d'analyse qui, si elle se méfie des mots, n'en est pas moins réelle.


Trand Boissard




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