250319 - MUS QZD - MICHAEL TILSON THOMAS - THE COMPLETE COLUMBIA, SONY AND RCA RECORDINGS

 





250319 - MUS QZD - MICHAEL TILSON THOMAS - THE COMPLETE COLUMBIA, SONY AND RCA RECORDINGS







MICHAEL TILSON THOMAS

CHEF D'ORCHESTRE

« The complete Columbia, Sony and RCA Recordings ».

Sony, (80CD).


« Complete Deutsche Grammophon & Argo recordings ».

Eloquence, 13 CD








BERNSTEIN

1918-1990

« West Side Story »

Solistes, San Francisco Symphony, Michael Tilson Thomas

DG.

BERNSTEIN – West Side Story





Maetro Tout-Terrain


Deux coffrets complémentaires fêtent les quatre-vingts printemps de Michael Tilson Thomas en résumant la discographie du chef californien, charismatique disciple de Leonard Bernstein.










Une légende, voilà ce qu'est Michael Tilson Thomas aux États-Unis. Célébrant ses quatre-vingts ans (on peine à le croire, tant le chef et compositeur a longtemps conservé son allure juvénile), deux sommes rares en doublons permettent de prendre sa vraie mesure. Car un nombre non négligeable de disques ont peu, voire pas du tout été disponibles dans l'Hexagone.

Le coffret DG débute en 1970, le legs Sony en 1973 : l'improbable mais délectable Elephant Steps de Stanley Silverman (Sony) illustre les Seventies comme Mass de Bernstein, mais côté Entertainment. Car Thilson Thomas est un enfant des Sixties, des droits civiques, des Beach Boys, du cinéma indépendant d'alors. En dépit de ses racines russes, il est viscéralement Américain – et plus préciément : Californien.

C'est aussi un artiste dont le profil a été tôt fixé : dès sa jeune vingtaine, il brille par son sens contagieux du rythme, son acuité stylitique, son élégance expressive et formelle, sa classe naturelle – écoutez, plus tard, Giselle ou Le Lac des cygnes (Sony) ! Son évolution l'a porté vers l'épure, un idéal sonore solaire, en particulier à partir de son arrivée à San Francisco au mitan des années 1990.

Son legs est aussi vaste que diversifié, non sans quelques pas de côté – sa Tosca enregistrée à Budapest, avec Marton, Carreras et Pons (Sony) ! Il recèle de formidables ensembles, et de merveilleux focus : « Stravinsky in America », les anthologies « Tangazo » et « New World Jazz », Villa-Lobos ...



Sex-appeal intellectuel

Absolument prioritaire – et exemplaire – est son legs américain : il traverse avec aisance de multiples univers esthétiques, d'Ives à Adam, de Gershwin à Feldman, d'Antheil à Mackey. La Symphonie n°2 de Walter Piston (DG) demeure l'un des plus beaux enregistrements de ce grand compositeur. Citons plusieur sommets : l'intégrale Carl Ruggles, restée unique, les Ives, tous les Copland au fil des décennies, avec les anthologies « The Populist » et « The Modernist » en joyaux de la couronne. Ses irrésistibles Gershwin répondent à ses exubérants Bernstein, tous confondants de naturel, et, pourrait-on dire, de sex-appeal intellectuel. On the Town (DG) réussit la greffe chanteurs d'opéras/musical qui échappa à Bernstein lui-même dans son West Side Story tardif.

Viennent ensuite la musique française, toujours aérienne et suggestive (Debussy : les Nocturnes, le Martyre de saint Sébastien !) et le monde russe , Tchaïkowski et Stravinsky en tête, tout en éclat incisif et sans pathos. On retiendra moins le répertoire classique, quoique son intégrale Beethoven soit la première à avoir systématisé le recours à un effectif réduit. Ses deux Sérénades de Brahms sont la relaxation même.

Accompagnateur attentif, il demeure légèrement réservé dans l'échange concertant – mais l'Opus 15 de Beethoven avec Alicia de Larrocha, le de Razchmaninov avec Barry Douglas, le disque avec Joshua Bell ... D'aucuns trouveront parfois cette épure policée (Mahler), style qui a fait peut-être inconsciemment école chez ses cadets.

Ayant l'envergure intellectuelle d'un Bernstein, Tilson Thomas est comme lui un superbe pianiste. D'une constance impressionnante, les deux coffrets semblent se rire du temps qui passe. Complétez-les par les géniaux DVD « Keeping the Score » (SFS-Media), où son charme, sans savoir, son in,telligence auiguë et positive s'incarnent si brillamment.


Rémy Louis




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