250320 - MUS QZD - CAGE - WINTER MUSIC - SABINE LIEBNER.

 

	250320 - MUS QZD - CAGE - WINTER MUSIC - SABINE LIEBNER.
		JOHN CAGE 1912-1992 « Winter Music » Sabine Lienner (piano) Wergo. TECHNIQUE : 4/5 CAGE – Winter Music
	Dédiée à Robert Rauschenberg et Jasper Jones, la Winter Music (1957) introduit le principe d'indétermination, auquel Cage recourt dès les années 1950, pour la composition comme pour l'interprétation. L'œuvre consiste en vingt feuillets volants non numérotés, qui présentent une collection d'agrégats, d'une seule note à des accords-clusters. Ceux-ci peuvent être pris en compte individuellement ou comme partie d'un ensemble d' « événements sonores » (suivant les termes de Cage lui-même). La lecture s'effectue de droite à gauche et les tempos sont abandonnés aux interprètes (entre un et vingt pianistes, au choix). Les quatre Fractions qui constituent cette Winter Music peuvent être exécutées séparément ou former un tout. Sabine Liebner en grave ici lapremière intégrale pour un seul piano (et un seul interprète). Elle cisèle l'interprétation grâce à un toucher varié et délicat, dont on admire la palette de nuances très étendue, et une conduite de la pensée qui ne faiblit jamais. Elle joue des échos entre les tessitures, rapproche ou éloigne les « événements sonores », différencie les modes d'attaque à volonté en accords résonants ou étouffés, griffés, détachés ou staccatos. Sous ses doigts, le matériau prend vie, accélère ou ralentit, éclatant ou assourdi, aux confins du pppp ou aux limites d'un « bruit » (que le compositeur trouvait fascinant dès que l'auditeur s'applique à l'écouter). Laissant s'éteindre les résonances ou les interrompant abruptement, Liebner construit un discours plutôt méditatif, alenti et poétique. Ici, plus que chez Schleiermacher (MDG), qui jouait seul une version pour dix pianos, ou dans la versions à quatre (Knoop, Laws, Thomas et Tilbury pour Another Timbre), musique et silence participent de la sculpture du son. Anne Ibos-Augé