250321 - MUS QZD - MAHLER - SYMPHONIE N°7 - ORCHESTRE DE LA RADIO BAVAROISE, SIMON RATTLE

 





250321 - MUS QZD - MAHLER - SYMPHONIE N°7 - ORCHESTRE DE LA RADIO BAVAROISE, SIMON RATTLE





GUSTAV MAHLER

1860-1911

« Symphonie n°7 "Chant de la nuit" »

Orchestre symphonique de la Radio bavaroise, Simon Rattle.

BR Klassik.

MAHLER – Symphonie n°7 « Chant de la nuit ».






TECHNIQUE : 4,5/5

Enregistré par Christiane Voitz, à la Philharmonie du Gasteig, Munich, en novembre 2024. Une captation de concert superlative où l'équilibre règne en maître. Les cuivres, rutilants mais jamais ostentatoires, dialoguent avec des bois d'une précision ciselée, tandis que les timbales ancrent l'ensemble avec une vigueur éclatante. De généreux graves apportent profondeur et assise. L'orchestre se déploie avec ampleur et majesté, sans sacrifier la finesse des détails.





L'ÉVÉNEMENT


Nuit d'ivresse


Simon Rattle confirme sa stature de chef mahlérien avec, à la tête de son Orchestre de la Radio bavaroise, une exécution magistrale du « Chant de la nuit ».










Un an à peine après avoir entamé son mandat de Chefdirigent avec l'Orchestre de la Radio bavaroise, Simon Rattle remet sur le métier une symphonie qu'il connaît bien et ajoute ici une quatrième version, à son actif, de lade Mahler. Le disque enregistré en studio avec Birmingham en 1991 (Emi) avait été suivi par deux concerts : l'un capté en 1995 à Amsterdam pour lequel sir Simon dirigeait les Wiener Philharmoniker (coffret « Mahlerfest », RNW), le second en 2016 avec les Berlinois (BHPR, cf. n°699).

Si le chef britannique scrute toujours plus les détails d'une lecture à l'autre, c'est en les amalgamant parfaitement au mouvement (Schattenhaft). Observant une certaine tradition munichoise, il ne fait plus du finale, en novembre 2024, une sorte de kermesse exogène (comme celle de Birmingham) ou une démonstration d'articulation orchestrale (comme avec Berlin) mais l'intègre esthétiquement le plus possible à l'ensemble du tissu sonore.



Splendeurs nouvelles

Un tissu d'une incomparable richesse. C'est que le répertoire coule dans les veines de la Radio bavaroise depuis les années 1960. Son chef d'alors, Rafaël Kulelick, a laissé avec l'orchestre une fabuleuse intégrale Mahler pour DG, font la reste l'un des sommets absolus. Mariss Jansons en 2009, mettait pour la première fois sur ses pupitres la nouvelle édition critique de la partition – une rencontre heureusement immortalisée par BR Klassik.

Avant même sa prise de fonction, sir Simon et son nouvel orchestre s'engageaient en 2021, avec une particulièrement réussie (Diapason d'or, cf. n°718), dans un parcours malhérien glorieux. Suivait pour leur première saison commune, la . Cette , un an plus tard, voit ses traits vivifiants, ses ambiances contrastées superbement mis en relief - « ici, la nature rugit », indique Mahler. Le vaste volet initial , avec ses rythmes de marche et sa conclusion triomphale, semble déjà annoncer le rondo final joyeux et lumineux. La musique nocturne (Nachtmusik) que distillent les deuxième et quatrième mouvements encadre un scherzo marqué « sombre ».

Rattle met partout les couleurs riches et saturées de sa phalange au service d'un discours musical raffiné à l'extrême. La pulsation est aussi plus vibrante qu'avec Haitink en 2011. Les ombres et lumières, notamment dans la dernière section de la Nachtmusik I, profitent de cette fluidité accrue.

Il existe de la 7°, visions plus déchirées (Kondrachine à Amsterdam, Tahra) ou plus noires (Haitink à Berlin, Philips), mais celle-ci, magistralement maîtrisée, nous subjugue autant.



Christophe Huss




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