250407 - CIN FIL - ARTE - « JOYLAND » - DE SAÏM SADICQ

 





250407 - CIN FIL - ARTE - « JOYLAND » - DE SAÏM SADICQ






« JOYLAND »



de SAÏM SADICQ



2022 – Pakistan, États-Unis


avec Ali Junejo, Rasti Farooq, Alina Khan, Sarwat Gilani, Salmaan Peerzada, Sameer Sohail, Sania Saeed



1 h 45









Au Pakistan, un jeune homme marié débute une liaison avec une artiste transgenre... Glissant de la chronique familiale au drame, un superbe premier film pakistanais, récompensé du prix du jury à Cannes.


Marié à Mumtaz, maquilleuse dans un salon de beauté, Haider partage la maison paternelle, à Lahore, avec la famille de Saleem, son frère aîné. Ce dernier ayant trois filles, le patriarche attend avec impatience l’héritier mâle que son cadet et sa belle-fille tardent à lui apporter. Sans emploi, Haider s’occupe des tâches ménagères et des repas dont il régale la tribu et les collègues de sa femme. Pressé par son père de trouver un travail, le jeune homme accepte de passer une audition en tant que danseur dans un cabaret érotique où se produit Biba, une chanteuse transgenre. Au premier regard, il s’en éprend…


Audace et subtilité


Premier long métrage venu du Pakistan à être présenté en sélection officielle à la section cannoise "Un certain regard", où il a remporté le prix du jury en 2022, Joyland est aussi le premier film de Saim Sadiq, réalisateur pakistanais tout juste trentenaire. Sentiments, désirs, droit d’être soi-même mais aussi poids du patriarcat, de la religion et du regard social : jouant d’audace et de subtilité, Joyland interroge la place des hommes, des femmes et des personnes trans dans la société pakistanaise. Alors que Haider accepte un emploi jugé déshonorant qu’il tiendra secret, Mumtaz, son épouse, est forcée de quitter le sien pour être renvoyée à sa fonction domestique et procréatrice, tandis que la volontaire Biba n’aspire qu’à se faire aimer en tant que femme. Les cartes ainsi rebattues font basculer la chronique familiale apparemment harmonieuse dans un drame à l’issue tragique. Sous la pression des groupes islamistes, le ministère de l’Information pakistanais avait in extremis annulé la sortie en salle du film pour son "contenu très contestable" avant de revenir sur sa décision à la suite du verdict rendu par le bureau de la censure. Si le Pakistan a été en 2009 l’un des premiers pays à reconnaître un "troisième sexe" – par une loi protégeant notamment la communauté des khawaja sira, héritières des eunuques jadis respectés dans l’Empire moghol –, la situation des personnes trans y demeure critique : nombre d’entre elles continuent d’être mises au ban et doivent encore mendier ou se prostituer pour survivre.




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