250407 - MUS DIA IND - N°178 - RIMSKI-KORSAKOV - ŒUVRES ET INTERPRÈTES DIVERS

 





250407 - MUS DIA IND - N°178 - RIMSKI-KORSAKOV - ŒUVRES ET INTERPRÈTES DIVERS








Antar, guerrier arabe, sauve dans les ruines de Palmyre une gazelle dont il apprend en rêve qu'elle est l'ancienne reine des lieux. Il en tombe amoureux, elle lui offre de réaliser ses désirs et lui fait promettre que quand il sera las de ces plaisirs, elle le tuera. Ce qui finit par arriver : la reine le prend dans ses bras et l'embrasse avec une telle férocité que sa vie s'éteint. Sur ce conte, Nicolas Rimski-Korsakov compose en 1868 une œuvre à mi-chemin entre poème symphonique et symphonie. Remaniée en 1875 et publiée en 1880, la partition ajoute d'ailleurs le titre de Symphonie n°2 à celui d'Antar ... avant que le compositeur ne remette son ouvrage sur le métier en 1897 – version qui ne sera publiée qu'après sa mort, en 1913. Paul Paray suit la rédaction intermédiaire, celle de 1875 (révisée et rééditée en 1903). Le chef français aiguillonne ses troupes de Détroit pour exalter la passion tout en aménageant une grande lisibilité des plans sonores. Le deuxième volet, décrivant les délices de la vengeance » accordées à Antar, bouillonne, le troisième – celles « du pouvoir » - rutile, le lyrisme déborde dans un finale en forme d'apothéose.

Résurrection

Antar est dédié à César Cui, membre du groupe des Cinq. Quand Rimski-Korsakov écrit son « Ouverture sur des thèmes de l'Église russe » La grande Pâque russe, deux autres membres du collectif ont succombé : Moussorgski en 1884, Borodine en 1887. Le compositeur a beaucoup travaillé à leur postérité, remaniant et achevant leurs œuvres. C'est à leur mémoire qu'il dédie son Opus 36 créé le 3 décembre 1888. La partition évoque successivement, d'après les Chroniques de ma vie musicale, « la prophétie d'Isaïe sur la résurrection du Christ » (Lento mystico), « le Saint-Sépulcre s'illuminant au moment de la résurrection » (Andante lugubre), « la joie qui caractérise la cérémonie orthodoxe » (Allegro agitato). À Philadelphie, Eugène Ormandy et une stéréo éclatante rendent pleinement justice au génie d'orchestrateur de Rimski-Korsakov dans un fourmillement de détails fascinants.

Le bref concerto pour piano, dédié en 1883 à Liszt (dont l'influence se devine), est une « fantaisie de concert » sur une chanson de soldats empruntée à un recueil de Balakirev. Sviatoslav Richter souligne aussi ce que lui doit Rachmaninov.

« Eh bien, maintenant, mon bourdon, en avant ! » C'est à l'acte III de l'opéra Le Conte du tsar Saltan que prend place le fameux Vol du bourdon : la Princesse Cygne change le prince Guidon en bourdon pour lui faire traverser discrètement les mers et revoir son père. Golovanov transcende les traits chromatiques virtuoses de ce perpetuum mobile par une agogique légère, des nuances souples, suggestives : l'insecte vrombit et virevolte avec un relief épatant !

Loïc Chahine











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