250408 - CIN FIL - ARTE - « LA CLASSE DE NEIGE » - DE CLAUDE MILLER

 





250408 - CIN FIL - ARTE - « LA CLASSE DE NEIGE » - DE CLAUDE MILLER






« LA CLASSE DE NEIGE »


DE CLAUDE MILLER


1998 - France


avec Lokman Nalcakan, François Roy, Yves Verhoeven, Emmanuelle Bercot, Tina Sportolaro, Yves Jacques, Chantal Banlier, Benoît Herlin, Julien Le Mouel, Tom Jacon


1 h 38








Claude Miller adapte Emmanuel Carrère pour explorer les cauchemars de l’enfance, réels ou fantasmés. Un conte horrifique lové dans la normalité du quotidien.

Coincée entre une mère glaciale et un père suicidaire, qui prend un plaisir sadique à lui raconter des histoires terrifiantes, Nicolas est un garçon en souffrance, solitaire et mal à l'aise avec ses pairs. Pour lui, la perspective d'une classe de neige représente à la fois une fuite bienvenue loin de ses parents et une épreuve. D'ailleurs, le voyage commence mal. Il ne peut partir dans le car avec le groupe, car son père exige de l'amener en montagne lui-même, en voiture. Arrivé après les autres, assailli de souvenirs douloureux et de fantasmes angoissants, Nicolas se réveille en proie à d’affreux cauchemars, redoutant d’avoir mouillé son lit. Il réussit à entraîner le turbulent Hodkann dans sa dérive mentale en partageant avec lui ses obsessions horrifiques. Mais la réalité se révélera plus effrayante encore…

Terreurs

Comme le livre d’Emmanuel Carrère (éd. Folio, prix Femina 1995), dont ce dernier a coécrit l'adaptation, le film de Claude Miller, cinéaste de l'enfance, nous place dans l’intériorité chaotique de son jeune héros. Bulle de normalité en apparence tranquille, la classe de neige est investie d'emblée par les épouvantables rêves de Nicolas, interprété avec une grande justesse par Clément van den Bergh. Plus le récit progresse, et plus ces terreurs s'amplifient, en écho à des événements extérieurs dont les adultes – les deux moniteurs – tentent de cacher la menace. Pour peindre cette psyché enfantine en proie au ravage, Claude Miller recourt à diverses formes visuelles. Des images s’entrechoquent dans l’imaginaire de Nicolas, qui recycle inconsciemment les dangers ressassés par les journaux télévisés – actes pédophiles, enlèvements d'enfants, trafics d'organes, accidents de la route… Leur onirisme puise dans le cinéma fantastique, de Shining aux films de vampires, pour faire monter la tension, puis l’effroi. Mais c'est parce qu'il place le spectateur dans la position de l’enfant, avec sa prescience de la cruelle vérité des choses, que le film épouvante.




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