250409 - MUS QZD - SMETANA - ŒUVRES SYMPHONIQUES - ORCHESTRE SYMPHO-NIQUE DE LA RADIO DE PAGUE, PETR POPELKA

 





250409 - MUS QZD - SMETANA - ŒUVRES SYMPHONIQUES - ORCHESTRE SYMPHO-NIQUE DE LA RADIO DE PAGUE, PETR POPELKA







BEDRICH SMETANA

(1824-1894)

« Ma patrie »

Orchestre symphonique de la Radio de Prague, Petr Popelka.

SUPRAPHON (3CD).

SMETANA – Richard III

SMETANA – Ma Patrie

SMETANA – Le Camp de Wallenstein

SMETANA – Hakon Jarl

SMETANA – Symphonie triomphale

SMETANA – Quatuor à cordes n°1






TECHNIQUE : 4/5

Enregistré en avril 2023, février, mars et juin 2024 au studio 1 de la Radio tchèque, à Prague, par Rotislav Supa. Un orchestre aux couleurs denses, aux textures riches et enveloppantes. Une image large, aux contours précis, où chaque pupitre est parfaitemen localisé. L'ensemble conserve une définition remarquable, jusque dans les climax dynamiques.





L'ÉVÉNEMENT


Héros national


Petr Popelka défend avec enthousiasme le versant symphonique de l'œuvre de Smetana, dirigeant un Orchestre de la Radio de Prague idéal par ses couleurs, son élan, ses accents.











Depuis combien de temps n'avions-nous pas entendu dans La Moldau l'épisode des noces paysannes (à 3'45'') dans un son aussi véritablement âpre et rustique, une polka aux savoureux accents de terroir, comme dansée en sabots ? Petr Popelka va bien au-delà des notes et donne à cette musique un relie quasi théâtral. Comme le chef l'explique dans la passionnant entretien qui tient lieu de notice, « Smetana possédait un immense sens du drame et du récit ».

Le talent de conteur du « père de la musique tchèque » trouve sous cette baguette précise, chaleureuse, enthousiaste, une illustration haute en couleur qui doit beaucoup aussi au généreux nuancier de l'Orchestre de la radio de Prague. Il délivre une lecture très creusée des six poèmes symphoniques formant le cycle Ma patrie (1874-1879).

Fermeté et grandeur

Partout séduit une direction orchestrale animée, voire exaltée. Voyez, par exemple, le triomphe final de Sarka, où l'héroïne éponyme déclenche (clarinette) le massacre de Ctirad et de ses soldats endormis pour venger l'assassinat de la reine Libuse. L'ivresse de ce bain de sang est presque palpable. Ce style engagé, le riche traitement polyphonique renouent avec les plus nobles heures de la culture et de l'identité musicale tchèques.

Cette éloquence superlative bénéficie, au-delà de Ma Patrie, à un vaste éventail de la production symphonique de Smetana. Prenons Richard III (1858). Le grand crescendo et climax (2'25'', 4'40''), dépeignant l'ambition démesurée du souverain, trouve un juste milieu entre la fermeté non exempte de raideur chez Valek (Supraphon) et la grandeur un rien trop esthétisante (vibrato des cordes) de Kubelik (DG).

Fougue juvénile

Écrite pour le mariage de l'empereur François-Joseph avec Elisabeth de Wittelsbach, la Symphonie triomphale (1854) cite l'hymne national autrichien d'alors (Gott erhalte Franz der Kaiser). Popelka, lorsqu'il la découvrit en ses jeunes années, fondit d'emblée pour la beauté de son introduction et de son deuxième thème. Il la défend avec une fougue juvénile, un sérieux qui emportent l'adhésion, quand Valek abordait cette symphonie comme une obligation dans le cadre d'une intégrale.

Popelka, lui, ne vise pas l'exhaustivité. Ni Carnaval de Prague, ni danses de La Fiancée vendue, ni polkas, ni marches et autres petites pièces dans le parcours qu'il propose. En revanche, il retient de l'arrangement du Quatuor à cordes n°1 par George Szell. Il a bien compris le sens de la démarche de son illustre aîné : élargir la partition chambriste aux dimensions d'une formation symphonique (avec bois et cuivres). Et il nous offre une excellente version stéréo, bonus d'un coffret majeur, sans équivalent à ce niveau.

Christophe Huss




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