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Dans
la Florence populaire des années 1920, un petit groupe
d’habitants tente de résister à la montée du fascisme...
Réalisé par Carlo Lizzani en 1954, ce récit choral aux accents
romanesques dépeint le basculement de l’Italie dans la
dictature. Avec Marcello Mastroianni, dans son premier grand
rôle dramatique.
Florence,
1925. Mario, un jeune typographe, s’installe dans la via del
Corno, une artère populaire du centre historique. Il y fait la
connaissance de deux militants communistes : Maciste, le forgeron,
et Ugo, le maraîcher. Alors que les affrontements avec les
Chemises noires se font de plus en plus violents, le jeune homme
s’éprend de Milena, la femme de l’épicier, lui aussi
antifasciste.
Microsociété
C’est
Luchino Visconti qui devait porter à l’écran le roman éponyme
de Vasco Pratolini, publié en 1947. Dans l’incapacité de
trouver les financements à la hauteur de ses ambitions, ce
dernier décide d’abandonner le projet et d’en céder
gratuitement le scénario – cosigné avec Sergio Amidei – à
Carlo Lizzani, auteur d’une œuvre engagée injustement
méconnue. Après Achtung!
Banditi!,
son premier long métrage, consacré à la résistance, cette
adaptation s’inscrit dans la même démarche historienne. La
chronique des pauvres amants revient
ainsi sur les premières luttes antifascistes, après la marche
sur Rome en 1922 et avant l’instauration de la dictature
mussolinienne en 1925. Par son ampleur et le soin apporté à la
reconstitution, le film marque une étape importante dans la
carrière de Lizzani. Le réalisateur s’affranchit partiellement
du néoréalisme de ses maîtres Rossellini et De Santis, optant
pour une approche ouvertement romanesque et psychologique. Pour
incarner les habitants de la via del Corno, dont les destins sont
chamboulés par les menaces d’extorsion, les passages à tabac
et les expéditions punitives des fascistes, Lizzani parie sur de
nouveaux visages du cinéma transalpin. Aux côtés d’Anna Maria
Ferrero, d’Antonella Lualdi ou encore du champion olympique de
lancer de disque Adolfo Consolini, Marcello Mastroianni endosse
ici son premier grand rôle dramatique. Récompensé à Cannes, ce
tragique récit choral a déclenché la colère du gouvernement
italien, qui a un temps interdit son exploitation commerciale à
l’étranger, l’assimilant à une œuvre communiste.
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