250415 - MUS QZD- SCHUBERT - LICHT UND SCHATTEN - SAMUEL HASSELHORN, AMMIEL BUSHAKEVITZ

 





250415 - MUS QZD- SCHUBERT - LICHT UND SCHATTEN - SAMUEL HASSELHORN, AMMIEL BUSHAKEVITZ





FRANZ SCHUBERT

1797-1828

« Licht und Schatten »

Samuel Hasselhorn (baryton), Ammiel Bushakevitz (piano)

Harmonia Mundi

SCHUBERT – Lieder

SCHUBERT – Ländler pour piano D 399/1 et 2






TECHNIQUE : 3,5/5

Enregistré par Philipp Nedel en mars 2024 au b-sharp studio de Berlin. Une image cohérente mais resserrée. La voix, riche en harmoniques et finement sculptée, s'épanouit dans une acoustique feutrée, tandis que le piano manque un peu d'espace.





C'est peu dire que l'écoute réitérée de ce disque nous laisse sans mots. Sa maturité vocale et musicale, sa profonde compréhension de Schubert, enfin une sorte d'évidence poétique font de Samuel Hasselhorn un maître du lied comme il s'en trouve tout au plus deux ou trois par générations. On sait toute la patience avec laquelle il a mûri. Ses préc2dents enregistrements, démontrant les plus grandes qualités et autorisant les plus belles espérances, n'étaient pas aussi souverains que celui-ci. Et ce programme Schubert ! Essentiellement puisé dans les années 1824-1825, il va des plus délicates aquarelles (Im Abendrot, An mein Herz) qui sont parfois de simples miniatures d'ambiance (Der Einsame) à l'épanchement lyrique (Abenstern) et au récit épique (Normans Gesang). « Ombres et lumières » ? Oui, assurément, mais surtout, surtout quelque chose d'interrogatif et d'éperdu, caractéristique du Schubert de ces années-là. Le poète chante d'abord pour lui-même, remémoration ou aspiration, et c'est très exactement ce que Hasselhorn nous transmet par son interprétation : une voix intérieure.

Chacun de ces lieder n'est concevable sans un pianiste de première force. Le rhétorique schubertienne s'étoffe ici notablement, et le sentiment lui-même se nuance, se creuse. Ammiel Bushakevitz est, plus qu'un accompagnateur, un compagnon de route et pour ainsi dire un confident de Hasselhorn. Belle et généreuse idée de lui avoir confié des pages pour piano seul, aux tons admirables. Ce n'est pas là un disque aisé. Il faut y venir et y revenir, la texture musicale et poétique n'étant pas toujours du Schubert le plus avenant. On n'écoute pas cela en passant, encore moins en touriste. C'est du reste le plus précieuse qualité de ce récital : mobilisant notre entière attention, il la récompense au centuple.

Sylvain Fort




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