250518 - MUS QZD - FLORIAN NOACK - « TALES OF THE JAZZ AGE »

 





250518 - MUS QZD - FLORIAN NOACK - « TALES OF THE JAZZ AGE »







FLORIAN NOACK

PIANO

« Tales of the Jazz Age »

La Dolce Vita.

Arrangements de Florian Noack.

JOHNSON – Charleston

AKST/WELLER – Dinah

RAVEL/GIL-MARCHEX – Five O'Clock Foxtrot.

WALLER – Squeeze me.

WALLER – Bye Bye Baby.

POULENC – Mouvements perpétuels.

DOUCET – Isoldina.

GERSHWIN – Slap That Bass.

GERSHWIN – How Long Has This Being Going On ?

GERSHWIN – What Causes That.

SPOLIANSKY – Morphium.

SCHULHOFF – Suite dansante en jazz.

WEILL – Kleine Dreigro-schenmusik.

ORNSTEIN – Suicide in an airplane.






TECHNIQUE : 4/5

Enregistré dans la Kammermusiksaal de la WDR de Cologne en décembre 2023 par Christoph Schmitz et Martin Rust. Une image sonore feutrée, légèrement resserrée, avec le piano bien au centre. Les contours un peu estompés et la richesse des médiums apportent une certaine douceur.





Florian Noack convoque l'esprit vivant des Années Folles, quand le jazz et le cabaret s'invitaient dans les plus prestigieuses salles et se glissaient dans de savoureux « concerts salades ». Son nouvel album s'ouvre sur le Charleston de James P. Johnson – titre à l'origine de la fameuse danse – puis invite des pièces feutrées ou bondissantes de Fats Waller, plongeant l'auditeur dans une ambiance légèrement vaporeuse. Le Five O'Clock tirée de L'Enfant et les sortilèges, arrangement du foxtrot ravélien dû à l'ami Gil-Marchex, prend délicieusement vie.

Poulenc, autre maître français épris de jazz, est représenté par ses Mouvements perpétuels, miniatures d'une finesse exquise. Par sa subtilité, son art des nuances et son sens des lignes sinueuses, Noack s'impose comme un grand interprète du compositeur – et nous doit d'autres témoignages. Partenaire de Jean Wiener dans un duo de piano qui fit fureur entre les deux guerres, Clément Doucet infusa le swing chez Wagner pour une iconique Isoldina dont Cortot raffolait. Noack s'en empare avec panache et surtout une formidable décontraction.

Après un clin d'œil aux musicals de Gershwin, dont How Long Has This Being Going On ? (une jeune fille y découvre l'émoi d'un baiser d'amour, sur une mélodie qui semble tenir à la fois de Youmans et de Joplin), nous voici au cinéma avec le mélancolique Morphium de Mischa Spoliansky, compositeur prolifique de la UFA. C'est au cabaret berlinois que nous emmène Kurt Weill avec trois pages de son Opéra de quat'sous.

Avec Erwin Schulfoff, Noack se frotte à l'un des compositeurs classiques les plus influencés par le jazz : la Suite dansante (1931) navigue entre Valse nonchalante, Tango teinté d'ironie, Slow aux contours troublants, avant de se conclure dans un Fox-Trot espiègle. L'extravagant Suicide in an Airplane de Leo Ornstein, bad boy de la musique américaine, clôt le disque sur une note implacable et féroce : une réussite égalant celle de Marc-André Hamelin (Hyperion). D'un bout à l'autre de ce palpitant programme, le pianiste sidère par son irrésistible swing, sa légèreté, sa profondeur aussi dans la compréhension de ces pages interlopes. Son récital se déguste comme un cocktail dont les saveurs se réinventent au fur et à mesure, pour nous surprendre à chaque gorgée.



Bertran,d Boissard




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