250610 - MUS QZD - LES KAPSBER'GIRLS - VOX FEMINAE

 

	250610 - MUS QZD - LES KAPSBER'GIRLS - VOX FEMINAE
		LES KAPSBER'GIRLS soprano & mezzo « Vox Feminae » Alpha. STROZZI – Madrigaux. BEMBO – Madrigaux. KAPSBERGER – Gaillardes et Courantes. LEONARDA – Ad arma, o spiritus. CAMPANA – Madrigaux. CACCINI – Ch'amor sio nudo. PASQUINI – Toccata prima QUICIANI – Udite lagrimosi spiriti d'Auverno.
	TECHNIQUE : 3,5/5 Enregistré au Moosestudio d'Evje (Norvège) par Rolf Lislevand en janvier 2023. Le basse de viole, la harpe et le théorbe sont captés en très grande proximité, presque sans relief, créant un contraste marqué avec les deux voix féminines qui se déploient dans un espace plus ouvert. L'ensemble s'éloigne d'une représentation acoustique cohérente. Belle restitution des timbres.
	Un ensemble de musiciennes talentueuses (déjà gratifié par un Diapason d'or) dans un programme dédié aux plus éminentes compositrices du baroque italien : plus qu'une bonne idée, une évidence ! Saluons non des découvertes (souvent fascinantes, ces différentes « Vox feminae » sont aujourd'hui bien documentées par le disque), mais l'excellence technique et les raffinements expressifs de l'interprétation : un régal. Dans Che si puo fare, sublime lamento sur basse obstinée de Barbara Strozzi, le soprano poignant d'Alice Duport-Percier, ponctué par les plaintes élégiaques de la viole, exhale avec éloquence les passions contrastées qui émaillent ce joyau rhétorique, où le dépit amoureux mène à l'extase. Le mezzo d'Axelle Verner nous émeut tout autant dans l'unique composition connue de Lucia Quinciani, Udite lagrimosi, aux chromatismes et ornements torturés. Nos deux chanteuses font preuve d'une réjouissante connivence dans le spirituel Amor se questa sera d'une Francesca Campana de quatorze ans. Malgré les désagréments épisodiques d'une prise de son trop rapprochée (en particulier dans la Toccata prima de Pasquini, confiée à la harpe seule), les gaillardes et courantes de Kapsberger (l'auteur fétiche de l'ensemble) forment de savoureux divertissements « masculins » où la basse de viole de Garance Boizot, la harpe triple de Pernelle Marzorati, les théorbes (ou la guitare) d'Albane Imbs rivalisent d'invention, de couleurs et de goût. Denis Morrier