250614 - MUS QZD - LALO - LE ROI D'YS - SOLISTES, CHŒUR ET ORCHESTRE NATIONAL DE HONGRIE, GYÖRGY VASHEGYI
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250614 - MUS QZD - LALO - LE ROI D'YS - SOLISTES, CHŒUR ET ORCHESTRE NATIONAL DE HONGRIE, GYÖRGY VASHEGYI
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ÉDOUARD LALO 1823-1892 « Le Roi d'Ys » Jdith Van Wanroij (Rozenn), Kate Aldrich (Margaret), Cyrille Dubois (Mylio), Jérôme Boutillier (Karnac), Nicolas Corjal (le Roi), Christian Helmer (Jahel, Saint Corentin), Chœur et orchestre philharmonique national de Hongrie, György Vasheghyi. BruZane (2dvd + livre). LALO – Le Roi d'Ys.
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TECHNIQUE : 4/5 Enregistré par Benjamin Peremyl au Mupa de Budapest en janvier 2024. Une image ample et homogène. La captation du Chœur et de l'orchestre avec un léger recul renforce la cohésion mais atténue un rien les contours instrumentaux. En contraste, les voix solistes s'imposent au premier plan, avec une présence affirmée et une projection claire.
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Créé à Paris au Théâtre des Nations en 1888, Le Roi d'Ys puise son inspiration dans une légende bretonne. Le jour de ses noces avec Karnac, destinées à sceller une paix longtemps désirée, Margared refuse de marcher vers l'autel : Mylio, qu'elle croyait mort au combat, est toujours vivant et c'est lui qu'elle aime. Mais Mylio préfère sa cadette Rozenn. Lorsqu'il rentrera vainqueur de la guerre contre Karnac, promet le roi, il pourra épouser sa bien-aimée. Joie des tourtereaux, amertume de Margared qui, au comble de la jalousie, aidera Karnac à ouvrir les écluses protégeant la cité de l'océan. Mylio tue trop tard le prince ennemi et les eaux montent inexorablement. Les remords accablent Margared : dans l'espoir d'apaiser la fureur des éléments, la princesse se jette dans le flot bouillonnant. Édouard Lalo drape ses trois actes sans temps mort dans un orchestre haut en couleur, riche en contrastes, que rehaussent encroe des inventions théâtrales du chœur. Le I se referme ainsi sur un retournement dramatique, entremêlant liesse populaire et rumeur guerrière, tendres aveux et haine féroce. Le III tend un puissant crescendo où, pour traduire la panique ambiante du second tableau, le compositeur téléscope prières, invectives et cris d'effroi. Le Chœur et les musiciens de l'Orchestre philharmonique national de Hongrie sont fabuleux de coloris et d'animation. Les cuivres, particulièrement sollicités, subjuguent autant dans le registre de l'héroïsme que de l'épouvante. Dès l'Ouverture, avec son splendide violoncelle solo, le trait fin et vif de György Vashegvyi retrouve le sens de la ligne et le relief d'un André Cluytens, le compliment n'est pas mince. La Margared de Judit Van Wanroij et la Rozenn de Kate Aldrich sont idéalement contrastées, comme en témoigne leur duo initial (« En silence pourquoi souffrir »), la première opposant sa douleur un peu éteinte, son soprano docilement courbé, au mezzo cinglant et sombre de la seconde, sœur aînée dont l'orgueil blessé laisse entrevoir la violence et les déchirements. Le timbre solaire de Cyrille Dubois, ses nuances raffinées, son vibratello fiévreux donnent à Mylio une jeunesse (Aubade magnifique de tendresse), un côté tête brûlée que conforte son dramatisme surligné. Jérôme Boutillier a la noirceur et le phrasé princier de Karnac – écoutez-le au III planter les banderilles de la jalousie dans le cœur de Margared ! Christian Helmer trouve à la fois l'autorité et la bonté de Saint Corentin, quand le vibrato trop lâche de Nicolas Courjal et ses mots enflés, parfois jusqu'à l'épuisement, donnent à son Roi un âge canonique assez en situation. La référence posée par André Cluytens en 1958 trouve enfin une digne alternative. François Laurent
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