250629 - MUS QZD - EUGENE ORMANDY - « THE RCA VICTOR RECORDINGS », « THE COLOMBIA STEREO COLLECTION
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250629 - MUS QZD - EUGENE ORMANDY - « THE RCA VICTOR RECORDINGS », « THE COLOMBIA STEREO COLLECTION
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EUGENE ORMANDY CHEF D'ORCHESTRE « Eugène Ormandy – Philadelphia Orchestra, The RCA Victor Recordings, 1925-1942 ». RCA (21CD). Dapason d'or. « Eugène Ormandy – Philadelphia Orchestra, The Colombia Stereo Collection, 1964-1983 ». Sony (94CD).
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CHARLES IVES (1874-1954) « Symphony n°2 ». Orchestre de Philadelphie, Eugène Ormandy. DG.
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RÉÉDITIONS
Ormandy, avant et plus tard
Avec d'une part leurs premières cires pour RCA (21CD) et de l'autre leur dernière décennie pour Columbia (94CD), deux coffrets poursuivent l'exploration du legs discographique laissé par Eugène Ormandy et son Orchestre de Philadelphie.
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La première de leurs quelque quatre cents sessions d'enregistrement est consacrée, le 13 décembre 1936, à la Symphonie « Pathétique » de Tchaïkovski, deux pages de Bach élargies pour l'orchestre par Lucien Calliet (arrangeur et clarinette des Philadelphia), mais aussi les trois premiers mouvements de la Symphonie n°2 de Schumann et le Concerto pour violon n°1 de Paganini avec Fritz Kreisler (qui en joue sa propre mouture). Le 2 mai 1982, Eugène Ormandy retrouve une dernière fois ses musiciens devant les micros pour engranger, avec Yo-Yo Ma, le Concerto pour violoncelle n°1 de Chostakovitch couplé à celui de Kabalevski. Ainsi les deux écrins renferment-ils l'alpha et l'oméga de leur commune discographie.
Premiers jalons Les vingt et un CD du coffret RCA documentent les six premières années d'Eugène Ormandy au pupitre du Philadelphia. Les trésors abondent, à commencer par les Concertos pour piano n°1, 3 et 4 de Rachmaninov, avec le compositeur au clavier. Élève de Joachim, Ormandy est fabuleux chez Brahms, que ce soit dans la Rhapsodie pour contralto avec Marian Anderson ou le Double Concerto avec Jascha Heifetz et Emmanuel Feuermann. Le violoncellite nous captive dans le Don Quichotte de Strauss, dont la Sinfonia domestica est ici à tomber grâce à des vents superlatifs. Des accompagnements pour Kirsten Flagstad et Lauritz Melchior, un Casse-Noisette jusque-là inédit (des bruits de surface n'empêchent pas de goûter une conduite survoltée) jouxtent une 40° de Mozart irrésistible de glissades, de contraste, d'élan survitaminé. Les partitions du XX° siècle sont elles aussi prises à bras-le-corps : la 1ère de Sibélius est supérieure à celle gravée à Minneapolis six ans plus tôt, la « Mathis le peintre » de Hindemith a les arêtes tranchantes, et la Suite n°2 du Daphnis et Chloé de Ravel combine urgence et volupté. Le curieux jettera une oreille aux pages américaines (Menotti, Barbet, Harris, McDonald), sans oublier les Vivaldi, Purcell, Moussorgski tripatouillés et colorisés par Cailliet. La session du 6 mars 1942 (dévolue à Sousa) sera la dernière pour RCA Victor. Les enregistrements ne reprendront qu'en 1994, chez Columbia – déjà réédités dans « The Columbia Stereo Collection, 19858-1963 » (88 CD, cf. N°728).
Vingt ans après Comme pour le précédent, les dates affichées sur le nouveau coffret (1964-1983) ne reflètent pas tout à fait la réalité. Il démarre chronologiquement les 3 et 5 novembre 1958 pour des « Great Bach Choruses » et s'achève en fait le 19 mai 1968 (!) avec la Symphonie n°1 de Brahms. La rutilance de l'orchestre est rigoureusement équilibrée, avec un piqué du détail qui donne souvent le sentiment de se promener au milieu des instruments. La profondeur de champ de ce « Fabulous Philadelphia Sound » apporte aux Verate di chiesa de Respighi chaleur et mystère, et à ses Ucelli des contre-chants (Preludio) savoureux. Et les vents, une fois encore, se couvrent de gloire. Les concertos permettent de retrouver Guilels (n°1 de Chopin), Serkin (Schumann, n°1 et 4 de Beethoven), Istomin (n°2 de Brahms), Rose (Dvorak, Tchaïkovski), Stern (Prokofiev), Graffman (n°2 et 3 de Tchaïkovski), Entremont (n°2 et 4 de Saint-Saëns, Falla et un splendide Ravel), mais aussi le duo Gold et Fizdale chez Mendelsohn. Les finesses du Bourgeois Gentilhomme de Strauss montre que le chef n'est pas sourd à l'ironie, comme le confirme le récit aiguisé du Hary Janos de Kodaly, où les interventions solistes (alto, trombone, cymbalom, flûte, saxophone ...) sont époustouflantes de caractère. Albums de scies populaires, noëls et autres chœurs célèbres voisinent avec une intégrale des symphonies de Beethoven et de Brahms, la Passion selon Saint-Jean de Bach, la Missa solemnis de Beethoven, les Requiem de Berlioz et de Verdi aux affiches vocales alléchantes. Parmi les sommets, une 1ère de Prokofiev – particulièrement fouillée, une 10° de Chostakovitch sidérante d'intensité virtuose, une Lulu-Suite de Berg et Im Sommerwind de Webern aux timbres exacerbés – comme ceux du Mandarin merveilleux de Bartok. Une 10° de Mahler (version Cooke), des Catulli carmina d'Orff, une 5° de Bruckner mettront le curieux en appétit. Rien entre 1968 et l'ultime album avec Ma en 1982 ? C'est qu'entretemps Ormandy et son orchestre étaient passés chez RCA – objet d'un futur et ultime coffret ? François Laurent
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