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CENTRO
DO BRASIL »
de
WALTER SALLES
1997
– Brésil, France.
avec
Fernananda Montenegro, Marilia
Pera, Vinicius de Oliveira, Matheus Nachtergaele, Othon Bastos,
Fernanda Montenegro, Marília Pêra,Vinícius de Oliveira, Soia
Lira, Matheus Nachtergaele, Antonio Pinto, Jacques Morelenbaum
1
h 45
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Sur
les routes poussiéreuses menant de Rio au Nordeste, une vieille
fille aigrie et un enfant perdu cheminent l’un vers l’autre...
Signé Walter Salles un mélo multirécompensé, qui s’arme de
tendresse face à la dureté du réel.
Dans
la gare centrale de Rio, Mme Dora, enseignante retraitée, tient
une échoppe d’écrivain public. Son cœur desséché n’a que
mépris pour les âmes simples qui viennent se confier à sa
plume, et elle regarde avec indifférence les tragédies apportées
par le fracas de la mégalopole. Josué, 9 ans, n’a jamais connu
son père, mais sa mère espère toujours son retour et lui envoie
des lettres que transcrit Dora. Quand la jeune mère est fauchée
sous les yeux de son fils par un autobus, l’enfant, brutalement
devenu seul au monde, se tourne vers la seule personne qu’il
connaisse...
Cœur
battant
Avant
de saisir à bras-le-corps un mythe latino-américain planétaire,
en s’emparant de la jeunesse du "Che" (Carnets
de voyage,
2004), Walter Salles, dont le dernier film Je
suis toujours là revient
sur les heures noires de la dictature au Brésil, faisait résonner
le cœur battant de son peuple avec ce premier succès
international en forme de road-movie. L’effervescente et
éreintante gare centrale du titre, où se croisent des millions
de visages et d’histoires, constitue la métaphore du pays tout
entier, dans sa diversité, sa splendeur et sa misère, sa foi
vibrante aussi, et, au-delà, tend un miroir à l’humanité. Les
séquences haletantes qui ouvrent le film, avant l’échappée de
Josué et de Dora vers le nord, disent avec concision toute la
brutalité de la grande ville contemporaine, où les pauvres et
les faibles, tentés par ses mirages, sont broyés dans
l’indifférence générale. Comme pour tout mélo digne du
genre, c’est parce qu’il touche juste que Walter Salles
arrache des larmes, amères puis reconnaissantes. Restauré en
2018 à l'occasion de ses 20 ans, Central
do Brasil s’appuie
aussi sur l’alchimie de ses deux interprètes, Vinícius de
Oliveira, enfant des rues dont le réalisateur a d’abord croisé
dans une gare de Rio l'irrésistible regard grave, et Fernanda
Montenegro, qui insuffle ce qu’il faut d’humour caustique au
miracle de sa renaissance morale pour la rendre crédible.
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