250722 - MUS QZD - « DORATI IN LONDON, THE MERCURY MASTERS
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250722 - MUS QZD - « DORATI IN LONDON, THE MERCURY MASTERS
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ANTAL DORATI Chef d'orchestre
« Antal Dorati in London, The Mercury Masters », Vol. I et II Eloquence, (28 + 29 CD).
« Antal Dorati, Philharmonia Hungarica, The Mercury Masterts » Eloquence, (8 CD).
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ANTAL DORATI Chef d'orchestre « Great Recordings 5 » UR. RIMSKY-KORSAKOV – She-herazade, Suite sympho-nique op. 35 CHOPIN – 24 Préludes SCHUBERT – Fantaisie "Wanderer" BORODINE – Prince Igor (danses polovtsiennes).
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Étés londoniens
En 1956, Antal Dorati et le label Mercury entamaient une fructueuse collaboration avec le London Symphony Orchestra, puis, en 1958, avec le Philaharmonia Hungarica. Trois coffrets, totalisant 658 CD, résument cette riche moisson européenne.
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Si Antal Dorati est le chef qui a le plus enregistré pour Wilma Cozart, c'est d'une part en raison de son répertoire tout terrain, mais également parce qu'il avait noué un lien privilégié avec elle : elle fut sa secrétaire à Dallas en 1945 et le suivit à Minneapolis, avant de prendre les rênes, à partir de 1950, du label Mercury fondé par Bob Fine, qui inventa la magie sonore du « Living Presence ». La discographie du maestro, inaugurée aux États-Unis en 1951 (cf. n°751), connaît un nouvel essor outre-Atlantique cinq ans plus tard. Le London Symphony, abandonné par Krips et en perte de vitesse face au Philharmonia comme au Royal Philharmonic, s'en remet à Wilma Cozart. Bob Fine pose ses micros en juillet 19565 et Dorati monte sur le podium : son savoir-faire, son niveau d'exigence, la concentration qu'il exige et obtient des musiciens, paient dès les premières sessions.
Urgence et finesses Des Mozart dégraissés visant la transparence, aux cordes vitaminées (Une petite musique de nuit, Symphonie « Linz »), des Rimski-Korsakov (Suite du Coq d'or) et Borodine (Danses polovtsiennes avec chœur) épatants d'atmosphère, de relief et de couleurs, telle cette « Écossaise » de Mendelssohn et ces Hébrides dont les finesses comme l'urgence nous subjuguent. Chaque été, jusqu'en 1965, c'est une incessante course contre la montre pour réussir à engranger quelques jours (la ténacité de Dorati donne parfois lieu à de légendaires coups de sang), des programmes synthétisant les desiterata du chef, les besoins du catalogue maison et les impératifs commerciaux. Des Prokofiev et Khatchaturian musclés, rutilants, délicieux d'arrogance (Suites de L'Amour des trois oranges et de Gayaneh !), voisinent avec des Ouvertures de Verdi haletantes et même à vif, ans aucun pathos (La forza del destino). Dorati nous éblouit par le ciselé du détail, la fermeté, les équilibres qu'il obtient chez Copland et Respighi comme chez Brahms, plus sec et pressé (étonnantes Variations Haynd !) qu'il ne le sera très bientôt avec Monteux. Au fil des ans, aussi grâce à ce dernier, le son gagne en densité, en rondeur, en éclat.
Modernité chérie Les Tchaïkovski (Un Casse-Noisette et une intégrale des symphonies pour l'Île déserte, complétés par les quatre Suites et des Variations rococo appariées à l'énergie décantée de Janos Starker) n'ont rien à envier à des Stravinsky (Feu d'artifice génialement pointu, Oiseau de feu et Chant du rossignol superlatifs d'animation et de vitalité) et des Bartok dominés par un Château de Barbe-Bleue auquel est enfin rendu ici son prologue, un Prince des bois et par-dessus tout un Mandarin merveilleux dont la cruauté, la vénéneuse volupté sont vraiment à couper le souffle. L'album consacré au Paris des années folles (Parade de Satie, Le Bœuf sur le toit de Milhaud, Concertino de Françaix et une pimpante Ouverture d'Auric) est un régal. Sans oublier les extraits de Wozzeck et la Lulu Suite par l'excellente Helga Pilarczyk, auxquels s'ajoute peu après un florilège Schönberg-Berg-Webern : merveilles ! Certes, il n'y a qu'une poignée de concertos (mais avec Byron Janis, Joseph Szigeti, Henryck Szeryng, Janos Starker, Gina Bachaer) et les minutages sont bien chiches. Le curieux poursuivra avec les disques réalisés à Vienne en 1957 et 1958, à la tête de musiciens exilés de Hongrie réunis en Philharmonia Hungarica. Les cordes n'ont pas toujours le soyeux rêvé (Sérénade de Tchaïkovski), sont ça et là poussives (Bergamasca de Rhespighi). Priorité aux Bartok (que complètent deux LP Philips) et à la première Suite des Danses et airs anciens de Rhespighi. Dorati retrouvera les Hongrois plus tard et plus en forme pour une intégrale des symphonies de Haynd chez Decca.
François Laurent
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