250723 - CIN FIL - ARTE - « DOUZE MILLE » - DE NADÈGE TREBAL

 





250723 - CIN FIL - ARTE - « DOUZE MILLE » - DE NADÈGE TREBAL






« DOUZE MILLE »



de NADÈGE TREBAL



2019 – France


avec Arieh Wortlater, Nadège Trebal, Liv Rennegier, Florence Thomasin, Juliette Augier



1 h 48









Chômeur sans qualification, Franck doit partir travailler loin de sa compagne, Maroussia... Portant un regard original sur le monde ouvrier, Nadège Trebal signe un premier film d’une grande maîtrise formelle et d’une éblouissante sensualité.


Dans un village du sud de la France, aux abords d’une casse automobile, Franck brade des pièces détachées jusqu’au jour où des hommes de main du patron exigent qu’il cesse son activité clandestine. Sans ressources ni qualification, il trouve un travail d’agent de nettoyage dans une raffinerie de pétrole située à 700 kilomètres plus au nord. Il laisse derrière lui Maroussia, sa compagne, qui a posé des conditions avant son départ : Franck ne devra pas rapporter davantage que 12 000 euros, son propre salaire annuel de garde d’enfants à domicile, ni coucher avec aucune autre femme. Mais une fois sur place, les tentations sont grandes…


Force de travail


"
Il ne faut pas jouir à l’endroit où on t’exploite. C’est sale", lance Maroussia à Franck, employé dans une raffinerie de pétrole. Interprétant avec finesse cette jeune femme ambiguë, Nadège Trebal signe, avec Douze mille, un premier long métrage original, sélectionné au festival de Locarno. La cinéaste poursuit ainsi sa réflexion sur le corps de l’ouvrier, qu’elle avait amorcée à travers deux documentaires remarqués : Bleu pétrole et Casse. Ici, elle interroge le rapport entre corps laborieux et corps érotique. Car Franck, beau gosse rusé et roublard, interprété par le magnétique Arieh Worthalter (Girl), César du meilleur acteur en 2024 pour Le procès Goldman de Cédric Kahn, n’a aucun scrupule à sexualiser son outil de travail. La cinéaste le met ainsi en scène dans d’étonnantes séquences, comme celle où il mime le nettoyage d’une cuve à pétrole. Bénéficiant des chorégraphies de Jean-Claude Gallotta et la musique entêtante de Rodolphe Burger, ce film d’une éblouissante sensualité invente une forme quasi expérimentale, rappelant l’univers du cinéaste Alain Guiraudie, pour porter un regard vivifiant sur la condition humaine sous le joug du capitalisme.





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