250724 - MUS QZD - THOMAS BEECHAM - COMPLETE STEREO RECORDINGS ON WARNER CLASSICS

 

	250724 - MUS QZD - THOMAS BEECHAM - COMPLETE STEREO RECORDINGS ON WARNER CLASSICS
		THOMAS BEECHAM Chef d'orchestre « Thomas Beecham, Complete Stereo Recordings on Warner Classics » Warner, (35 CD). Diapason d'or.
		FREDERICK DELIUS 1862-1934 «Brigg Fair and other orchestral works » Royal Philharmonic Orches-tra, Sir Thomas Beecham Warner Classics.. DELIUS – Over the Hill and Far Away DELIUS – Brigg Fair DELIUS – On Hearing the First Cuckoo in Spring DELIUS – Sumer Night on the River DELIUS – Irmelin Prelude DELIUS – Dance Rhapsody n°2 DELIUS – A Song before Sunrise DELIUS – Sumer Evening
	BEECHAM EN COULEURS On rêvait depuis longtemps d'une intégrale Beecham. Si l'éditeur s'en tient aux enregistrements stéréo, un coffret mono suivra. Les Symphonies « Londoniennes » de Haydn ne commencent donc ici qu'avec la 97°, et vous ne trouverez des symphonies de Mozart que la « Jupiter ». Mais, patience ! D'autant que le legs stéréophonique de Beecham, déjà en soi conséquent, regorge de pépites. Aussi, votre plaisir sera immense à l'écoute de ces 33 CD, gravés en quatre ans seulement, entre 1955 (Océanides de Sibélius) et 1959 (Symphonie en sol mineur de Lalo). Aucune ride. Les Handel tripatouillés alla Stokovski, le Salomon charcuté ? Des témoignages d'une époque et, pour l'oratorio, un cast anglais de haut vol. Les symphonies de Haydn tiennent formidablement le coup, par leur clarté, leur sens du rebond, leur pétulance, pas si loin de Bernstein – jetez une oreille à la 112° ! Ces qualités font le prix des Symphonies n°3, 5 et 6 de Schubert ou de la 2° de Beethoven, rendues au sourire de leur juvénile fraîcheur. Rien d'empâté chez l'autodidacte fortuné, même lorsqu'il s'attaque à Une vie de héros débarrassée de toute tradition « germanique ». On y admire la maîtrise du temps musical, comme dans cette Symphonie n°7 de Sibelius, une des plus unitaires qui soit. Pas étonnant de la part d'un grand chef de théâtre, représenté ici par la Carmen de notre Discothèque idéale (avec Victoria de Los Angeles, Nicolai Gedda, Ernest Blanc) pas plus que par un Enlèvement au sérail parfois languissant, dont les lenteurs manquent de vie alors qu'ailleurs elles se révèlent divines, comme pour le Pelléas et Mélisandre de Sibelius, La Mort d'Aase de Peer Gynt de Grieg (qui figure dans l'un de nos Indispensables), ou le sublime concerto pour clarinette de Mozart avec Jacques Brymer. Même dans le répertoire symphonique, sir Thomas reste un conteur : laissez-vous séduire par sa Shéhérazade de Rimski-Korsakov. Élégance suprême Un conteur qui excelle à créer des climats, grâce à une invention chromatique perpétuellement renouvelée, à un art inimitable du pittoresque. On trouvera ainsi peu de Delius, qu'il défendit avec ardeur, aussi suggestifs – notamment Over the Hills and Far Away ou les variations de Brigg Fair. On reviendra toujours à sas inimitables lectures de la musique française, d'une élégance suprêmenent raffinée : Beecham était le plus frenchie des chefs anglais, d'autant plus frenchie qu'il abandonne ici son Royal Philharmonic, constitué par lui en 1946, pour prendre les rênes de notre Orchestre national de la Radiodiffusion française. Commencez par les deux Suites de L'Arlésienne, ne passez pas à côté de la symphonie de Lalo. L'élégance n'est toutefois pas chez lui synonyme de retenue : Le Corsaire berliozien crache du feu, la Bacchanale de Samson et Dalila déborde de sensualité luxurieuse, la Joyeuse Marche de Chabrier s'esclaffe. Beecham sait tout dire en quelques minutes : les premières mesures de l'Ouverture du Songe d'une nuit d'été restituent déjà toute la fantaisie shakespearienne. Et vous n'entendrez jamais ainsi jouée l'Ouverture de Semiramide. Le souffle ne lui fait pas davantage défaut, en particulier dans les œuvres chorales. La Messe en ut de Beethoven a intégré notre Discothèque idéale. Chanté en anglais, le Psaume XIII de Liszt est grandiose, et Les Saisons de Haydn respirent le panthéisme. Enjoy ! Didier Van Moere