250725 - MUS QZD - LOVRO VON MATACIC - ŒUVRES DE BRUCNER, TCHAÏKOVSKI, WAGNER, BEETHOVEN, KORTE
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250725 - MUS QZD - LOVRO VON MATACIC - ŒUVRES DE BRUCNER, TCHAÏKOVSKI, WAGNER, BEETHOVEN, KORTE
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LOVRO VON MATACEC CHEF D'ORCHESTRE 1899-1985 « Beethoven, Tchaïkovsky, Bruckner, Wagner, Korte » orchestre philharmonique tchèque. Supraphon (6CD). TECHNIQUE : A BEETHOVEN – Symphonie N° 3 « Héroïque » TCHAÏKOVSKI – Symphonie N°5 TCHAÏKOVSKI – Symphonie N°6 « Pathétique » BRUCKNER – Symphonie n°5 BRUCKNER – Symphonie n°7 BRUCKNER – Symphonie n°9 WAGNER – Le Crépuscule des dieux (Suite orchestrale) KORTE – The Story of the Flutes
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LE COIN DU COLLECTIONNEUR
Plein soleil
Supraphon réunit en 6 CD les enregistrements réalisés par Lovro von Matacek au pupitre du Philharmonique tchèque, où trônent trois symphonies de Bruckner gorgées de lumière.
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De la génération dorée des Böhm (né en 1894), Karajan (1908), Cluyten (1905), Ormandy (1899) ou Dorati (1906), Lovro von Matacec ne connut pas leur fortune discographique. Malgré le soutien de Walter Legge, le croate demeura toujours un second couteau, dans l'antichambre de la dream team. Et si sa réputation de chef lyrique l'entraîna de Milan à Bayreuth en passant par Vienne (où il fit ses études), il n'aura jamais su se fixer, enchaînant de brefs mandats à Monte-Carlo, Dresde, Berlin. Pourtant, de 1959 à sa mort en 1985, des affinités électives et réciproques se sont tissées avec le Philharmonique tchèque, que les micros de Supraphon n'ont pas manqué d'immortaliser.
Surplomb Leurs symphonies de Bruckner surprendront les habitués des grosses cylindrées par la légèreté du coup de crayon et le dégraissage de l'orchestre, jamais baveux, surtout pas romantique. Le maestro démontre un sens de l'architecture, un art de la lumière qui partout dénote la maturité de sa conception. En 1967, Matacec élève la Symphonie n°7 à une rare hauteur de vue, prêtant d'emblé à l'Allegro moderato cette allure tranquille et dévastatrice, implacable de développements organiques, d'étirements auto-entretenus. Méditation où la douleur confine au sublime, l'Adagio n'érige pas la tristesse en mausolée et délaisse les rives du pathos pour suivre le cours du drame intérieur, charriant avec lui sa lourde charge mélancolique. Et ce Scherzo foisonnant ! Et ce finale où l'éclat ne cède rien à la pompe, où les sophistications se coulent dans les ressacs d'un flux ininterrompu. Cette limpidité engendre une saisissante impression de logique, de maîtrise de la forme, de recul dont jouit également la 5° de 1970. Là, exit le goût de fruit parfois trop mûr ; retour aux fondamentaux : Bach, dont l'art du contrepoint irrigue jusqu'à la vaste fugue finale qui bénéficie de textures aérées, d'une clarté polyphonique, d'une science des entrelacs et des équilibres inouïes. Captée sur le vif en 1980, la Symphonie n°9 sculptée à hauteur d'homme par Matacec au soir de sa vie achève de nous subjuguer : surplombant l'édifice de toute sa carrure, il rend l'œuvre à sa plus simple expression. Et avec quelle économie de moyens : l'humilité, l'effacement derrière la partition le dispensent d'y agiter l'encensoir. Si la phalange tchèque n'a pas l'étoffe du vaisseau amiral berlinois (Wand, RCA) ni le luxe dresdois (Jochum, Warner), il n'en distille pas moins des charmes capiteux en 1967 dans la Suite d'orchestre du Crépuscule des dieux concoctée par le maestro. La place manque pour évoquer ces Tchaïkovski électrisants (5° urgente en 1961, déchirante « Pathétique » de 1968), pas moins essentiels. Outre l'énergique et envoûtante Story of the Flutes (1949-1958), « drame symphonique » d'Oldrich Korte (artiste touche à tout choyé par les autorités), une « Héroïque » de Beethoven à la pointe sèche en 19596, complète cet hommage à l'art magistral de Matacek. Erwan Gentric
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