250806 - MUS QZD - STAVINSKY - LE SACRE DU PRINTEMPS (VERSION POUR DEUX PIANOS) - PAVEL KOLESNIKOV, SAMSON TSOY
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250806 - MUS QZD - STAVINSKY - LE SACRE DU PRINTEMPS (VERSION POUR DEUX PIANOS) - PAVEL KOLESNIKOV, SAMSON TSOY
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IGOR STRAVONSKY 1882-1971 « Le Sacre du printemps & Ma Mère l'Oye » Pavel Kolesnikov, Samson Tsoy (pianos). Harmonia Mundi. TECHNIQUE : 4/5 STRAVINSKY – Le Sacre du printemps (version pour deux pianos) RAVEL – Ma Mère l'Oye.
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La version à quatre mains du Sacre du printemps, publiée dès 1913, se signale par son austérité acérée, sa concentration minérale, moins au rendez-vous lorsqu'elle est jouée à deux pianos, comme Hamelin et Andsnes (Hyperion) ou Argerich et Barenboim (DG). Pavel Kolesnikov et Samson Tsoy lui insufflent un intimisme troublant. Nette, vive, épurée, leur lecture fuse sans aucune brutalité, explore, clarifie les strates les plus secrètes du chef-d'œuvre de Stravinsky. L'introduction ondoie avec un rubato hardi, telle une improvisation - « a piacere » (« selon votre plaisir »), indique le compositeur. Cette liberté irrigue l'interprétation tout entière. À la fin d'Évocation des ancêtres, l'ordre des notes se trouve ainsi légèrement bousculé, tandis qu'au début d'Action rituelle, l'une d'entre elles migre vers les suraigus pour scander la pulsation, et que des trémolos en bas du clavier renforcent l'envoûtement produit par les premières mesures du Sacrifice. D'une vivacité piquante qui les préserve de toute lourdeur, les Augures printaniers déploient une finesse singulière. Les Rondes printanières sonnent comme un gamelan balinais, les basses se faisant bientôt plus diffuses que « pesante ». L'urgence fiévreuse du Jeu de rapt côtoie la sauvagerie de graves hurlants, et la Danse sacrale explose en rythmes implacables, jusqu'à l'ultime résonance, tel un écho des abîmes traversés. Kolesnikov et Tsoy séduisent par leur audace et le disputent à Noël Lee et Christian Ivaldi (Arion), comme eux d'une cohésion irréprochable, et portés par une imagination sonore constamment en éveil. Contrepoint, Ma Mère l'Oye ensorcelle par ses atmosphères sereines : la Pavane exhale une douceur translucide, un allant Petit Poucet se nimbe d'une aura mystérieuse (ce « coucou » délicatement posé !), et Laideronette scintille avec la transparence du cristal. Et Le Jardin féerique nous abandonne à un songe immatériel. Miracle de poésie pure et d'enchantement. Bertrand Boissard
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