250820 - MUS QZD - SPOHR - DES HEIANDS LETZTE STUNDEN - SOLISTES, KAMMERCHOR STUTTGART, DEUTSCHE KAMMERPHILHAR-MONIE BREMEN, FRIEDER BERNIUS LOUIS SPOHR 1784-1859 « Des Heilands letzte Stunden » Johanna Winkel (Marie), Florian Sievers (Jean), Maximilian Vogler (Jésus), Arttu Kataja (Pierre, Nicomède), Thomas E. Bauer (Judas), Felix Rathgeber (Caïphe), Magnus Pintek (Philon), Kammerchor Stuttfart, Deutsche Kammerphilharmonie Bremen, Frieder Bernius. Carus (2CD). TECHNIQUE : 4/5 SPOHR – Des Heilands letzte Stunden. Appès son oratorio de l'Apocalypse (Die letzten Dinge, 1826), Spohr persévéra avec ces Dernières heures du Sauveur. Créée en 1835, cette Passion atypique est contemporaine du Paulus de Mendelssohn. Celui-ci avait refusé le livret du fameux Friedich Rochlitz dont Spohr s'empare ici. Diverses ellipses ou suppressions (jardin des Oliviers, reniement de Pierre, rôle de Pilate) réduisent un Christ ténor à quelques mots devant Caïphe et (soutenu par des seuls vents) du haut de la croix. Dans ce drame en partie mis à distance, la priorité est donnée aux « amis et amies » de Jésus, témoins sensibles, comme Marie ou un Jean privé de narration véritable, et qui chantent en solo, petits ensembles ou chœur. Excepté pour la grande séquence de l'orage après la mort du Christ, Spohr préfère le recueillement à l'élan ou aux éclats (l'Ouverture affiche une désolation assez austère) mais élude les chorals dans une interprétation personnelle de la tradition, mêlant en continuum formes et numéros, parfois aux échos thématiques, ou en mémoire de l'opéra romantique (l'air de Marie avec violon solo, harpe et cor). Des parenthèses avec Schubert ou Mendessohn s'entendent, non moins la singularité subtile du langage (harmonies, textures) au service d'un climat nocturne, discrètement lanciannt, qui règne au Golgotha. Comme dans son excellente gravure de Die letzten Dinge (mêmes chœur et orchestre, 2013, Carus, cf. n°630), Frieder Bernius sert la poésie enveloppante de l'œuvre par un sens peu commun des équilibres et du coloris. Si l'enregistrement live ne rend peut-être pas justice à l'articulation du chœur, on regrette surtout en Marie un soprano assez banal. L'incarnation de Jean par le ténor Florian Sievers est en revanche admirable, et si Thomas E. Bauer se trouve cantonné à Judas, les voix graves de Caïphe et Philon affirment ce qu'il faut de caractère dans des moments-clés. Une belle curiosité assurément, qui confirme le poids de Spohr dans le romantisme musical. Jean-Philippe Grosperrin
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LOUIS SPOHR 1784-1859 « Des Heilands letzte Stunden » Johanna Winkel (Marie), Florian Sievers (Jean), Maximilian Vogler (Jésus), Arttu Kataja (Pierre, Nicomède), Thomas E. Bauer (Judas), Felix Rathgeber (Caïphe), Magnus Pintek (Philon), Kammerchor Stuttfart, Deutsche Kammerphilharmonie Bremen, Frieder Bernius. Carus (2CD). TECHNIQUE : 4/5 SPOHR – Des Heilands letzte Stunden.
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Appès son oratorio de l'Apocalypse (Die letzten Dinge, 1826), Spohr persévéra avec ces Dernières heures du Sauveur. Créée en 1835, cette Passion atypique est contemporaine du Paulus de Mendelssohn. Celui-ci avait refusé le livret du fameux Friedich Rochlitz dont Spohr s'empare ici. Diverses ellipses ou suppressions (jardin des Oliviers, reniement de Pierre, rôle de Pilate) réduisent un Christ ténor à quelques mots devant Caïphe et (soutenu par des seuls vents) du haut de la croix. Dans ce drame en partie mis à distance, la priorité est donnée aux « amis et amies » de Jésus, témoins sensibles, comme Marie ou un Jean privé de narration véritable, et qui chantent en solo, petits ensembles ou chœur. Excepté pour la grande séquence de l'orage après la mort du Christ, Spohr préfère le recueillement à l'élan ou aux éclats (l'Ouverture affiche une désolation assez austère) mais élude les chorals dans une interprétation personnelle de la tradition, mêlant en continuum formes et numéros, parfois aux échos thématiques, ou en mémoire de l'opéra romantique (l'air de Marie avec violon solo, harpe et cor). Des parenthèses avec Schubert ou Mendessohn s'entendent, non moins la singularité subtile du langage (harmonies, textures) au service d'un climat nocturne, discrètement lanciannt, qui règne au Golgotha. Comme dans son excellente gravure de Die letzten Dinge (mêmes chœur et orchestre, 2013, Carus, cf. n°630), Frieder Bernius sert la poésie enveloppante de l'œuvre par un sens peu commun des équilibres et du coloris. Si l'enregistrement live ne rend peut-être pas justice à l'articulation du chœur, on regrette surtout en Marie un soprano assez banal. L'incarnation de Jean par le ténor Florian Sievers est en revanche admirable, et si Thomas E. Bauer se trouve cantonné à Judas, les voix graves de Caïphe et Philon affirment ce qu'il faut de caractère dans des moments-clés. Une belle curiosité assurément, qui confirme le poids de Spohr dans le romantisme musical. Jean-Philippe Grosperrin
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