250827 - CIN FIL - ARTE - « SPARTA » - DE ULRICH SEIDL
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250827 - CIN FIL - ARTE - « SPARTA » - DE ULRICH SEIDL
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DE ULRICH SEIDL
2022 – Allemagne, Autriche.
avec Georg Friedrich, Florentina Elena Pop, Hans-Machael Rehberg, Marius Ignat, Octavian-Nicolae Cocis
1 h 33
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En Roumanie, un professeur de judo découvre ses penchants pédophiles... Dans la continuité de "Rimini", Ulrich Seidl signe l'un de de ses films les plus transgressifs et malaisants. Ewald s'est installé en Roumanie il y a plusieurs années. La quarantaine passée, il cherche un nouveau départ. Il quitte alors sa petite amie et part vivre dans l'arrière-pays où il ouvre un centre de judo pour jeunes garçons. Si les enfants profitent d'une nouvelle existence insouciante, la méfiance des villageois, elle, s'éveille rapidement. Ewald est alors obligé d'affronter une vérité qu'il a longtemps refoulée. Tréfonds de l'âme Après Rimini (2022), Sparta complète et achève un puissant diptyque sur une fratrie d’Autrichiens partis travailler en Europe. Le premier volet rejouait sur un mode morne et hivernal les codes de la comédie à l’italienne pour faire le portrait à charge de Richie Bravo, pugiliste hâbleur, chanteur de charme le jour, gigolo la nuit, escroc et père indigne. Moins comique et moins flamboyant, Sparta permet à ce moraliste d’Ulrich Seidl d’explorer en pleine lumière estivale les tréfonds les plus sombres de l’âme d’Ewald, le frère de Richie. A priori, Ewald est plus doux, plus émouvant. Il semble comprendre la douleur et la solitude de son père, vieux nazi prisonnier d’un EHPAD minable. Il se montre d’une affection attendrie pour les enfants à qui il enseigne le judo dans un petit village de Transylvanie. Cette douce tendresse est le premier trompe-l’œil d’un film qui en dispose à tout bout de champ. Derrière la devanture bientôt rutilante de l’école de judo pseudo-grecque, Ewald manifeste en silence un malin plaisir à déshabiller ses élèves et à les prendre en photo. Avec ce film – peut être le plus malaisant de son auteur –, le cinéaste autrichien met en scène un pédophile d’une extrême douceur pour qui nous éprouvons d’abord une forme d’empathie. Seidl s’intéresse moins à la pédophilie en tant que telle – il n’en fait pas un sujet – qu’à la sentimentalité. En pleurnichant sur lui-même, Ewald attrape ses proies comme il adoucit le spectateur. (…) Derrière le vernis de bonne santé des apparences se déploie une humanité défroquée, dépravée, dévoyée et surtout perdue. (…) C’est la fausse image en trompe-l’œil du paradis perdu de l’enfance qui aura fait de leur vie un enfer. L’humanité court en quête d’un leurre. Avant d’être provocant, ignoble ou scandaleux, le cinéma de Seidl est triste à hurler à la mort. Sous les promesses de refonte de l’Europe, notre Vieux Continent sénile, sentimental et violent n’en finit pas d’agoniser dans son désespoir." (Extraits de la critique de Frédéric Mercier parue dans Positif). itif) |
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