250826 - MUS DIA DOR - SEPTEMBRE 2025 - 08 - ITZHAK PERLMAN - THE COMPLETE EMI, TELDEC, ERATO & WARNER RECORDINGS
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250826 - MUS DIA DOR - SEPTEMBRE 2025 - 08 - ITZHAK PERLMAN - THE COMPLETE EMI, TELDEC, ERATO & WARNER RECORDINGS
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ITZHAK PERLMAN Violon « Itzhak Pearlman, The Warner Classic Edition » Warner, (78CD). |
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ITZHAK PERLMAN Violon « Itzhak Pearlman, The Complete Warner Recor-dings – 1980-2002 » Warner, (35CD).
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Violon solaire
Warner fête les quatre-vingts ans d'Itzhak Perlman en réunissant tout ce que le virtuose a gravé pour Emi, Teldec, Erato et Warner, entre 1971 et 2016, de Bach à Bertnstein, en passant par Prokofiev, Brahms, Korngold, le bues et le folklore : 78 CD à chérir.
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Né le 31 août 1945 à Tel Aviv, formé à la Juilliard School de New York, Itzhak Pearlman enregistre dès 1947 pour RCA (gravures de jeunesse réunies par Sony, cf. n°693) et 1968 pour Decca. Sa collaboration avec His Master's Voice commence en 1971 à un rythme soutenu avec des concertos de Bach (juillet), un éblouissant Concerto n°1 de Paganini couplé à la Fantaisie sur Carmen de Sarasate (août), les deux de Wieniawski superbement accompagnés par Osawa et le London Philharmonic (novembre), puis en janvier 1972 des Caprices Op. 1 de Paganini qui ont fait date. S'y affirment déjà l'aisance manifeste du virtuose, son bel canto ardent, et même un zeste d'humour qui signe une personnalité solaire. Lui vont comme un gant les œuvres concertantes de Bruch (le célèbre Concerto n°1 mais aussi le n°2 ainsi que la Fantaisie écossaise, tous par deux fois), Tchaïkovsky (au studio avec un Ormandy moins inspiré qu'avec Oistrakh, on préfère le concert avec Mehta en 1990 pour sa prise de risque et sa spontanéité) ou Vieux temps (malgré un Orchestre de Paris pataud), tout comme les pièces de Kreisler. Néanmoins, on aurait tort de réduite Perlman à ce brillant romantisme. Ainsi, les deux rencontres avec le grave Giulini chez Brahms et Beethoven (1977 et 1980) sont à marquer d'une pierre blanche – notre confrère Denis Morrier emportait le premier sur l'Île déserte (cf. n°742). Idem pour les deux concertos de Prokofiev avec Rojdestvenski (1980), qui mettent en valeur le magnifique registre aigu de l'instrument dans une lecture où l'extravertsion s'équilibre avec la pondération, dans l'écrin d'un BBC Symphony aux petits soins. Génial éclectisme Le concerto de Korngold, avec André Prévin et le Pittsburgh Symphony (1980), trouve en Perlman un défenseur à la hauteur de son créateur, Jascha Heifetz, évitant toute vulgarité. Avec le même chef et le même orchestre (le dialogue avec l'alto à 4'45" du premier mouvement !), la vision engagée de l'Opus 47 de Sibelius (1979), riche en détails et subtilités (articulations variées, glissandos, etc.) est à réévaluer. Eclectique, ne boudant ni le cinéma ni le cross-over, Perlman se consacra aussi au répertoire de son temps : Serenade de Bernstein prise très au sérieux (avec Ozawa à Boston), concertos d'Earl Kim (à redécouvrir !), Starer, Ben-Haim, Barber, et ces Three American Pieces de Lukas Foss qu'on croirait taillées sur mesure. Côté musique de chambre, priorité aux partitions où le lyrisme généreux nourri par le violoniste est le mieux en situation, sans pour autant tirer la couverture à soi : le trio de Tchaïkovski (1980) et ceux de Brahms (1991), les uns et les autres avec Lynn Harrel et Vladimir Ashkenazy. Aux 77 galettes des « Complete Warner Recordings » rasemblées en 2015, le nouveau coffret en ajoute une. Et pour cause : il s'agit d'un CD paru l'anné suivante, dominé par une Sonate n°1 de Schumann à la fragilité bouleversante – témoignage issu du même concert de juillet 1998 à Saratoga qu'un « Kreutzer » de Beethoven et une sonate de Franck publiées dès 1999. Des pages gravées en 2016 à Paris – Fantasiestücke op. 73 très sereines de Schumann et BWV 1017 de Bach – complètent cet opus discographique ultime. « Hors temps, hors modes, la sicilienne est presque murmurée par Perlman, et Argerich lui apporte sur un plateau un accompagnement de dentelle à faire pleurer les pierres », résumait Laurent Muraro (cf. n°650). Au total, le somme invite à oublier les clichés pour redécouvrir un artiste aussi généreux et libre qu'inspiré. Sans imiter les grands anciens dont il prit la suite, il sut cultiver sa propre patte : un style où le plaisir de jouer se conjugue à l'exigence, où la beauté du son parle, et où l'intensité devient une forme d'hédonisme.
Loïc Chahine
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