250826 - MUS QZD - MOZART - CONCERTOS AVEC FLÛTE - ANNE BASSON, CLARA ISAMBERT, A NOTE TEMPORIS, REINOUD VAN MECHELEN

 





250826 - MUS QZD - MOZART - CONCERTOS AVEC FLÛTE - ANNE BASSON, CLARA ISAMBERT, A NOTE TEMPORIS, REINOUD VAN MECHELEN






WOLFGANG AMADEUS MOZART

1756-1791

« Les deux concertos pour flûte. Concerto pour flûte et harpe. »

Anne Besson (flûte), Clara Izambert (harpe), A nocte temporis, Reinoud Van Mechelen.

ALPHA

MOZART – Concerto pour flûte n°1

MOZART – Concerto pour flûte n°2

MOZART – Concerto pour flûte et harpe.






TECHNIQUE : 4,5/5

Enregistré en décembre 2023 à l'AMUZ d'Anvers par Laine Blondiau. Une image d'orchestre fluide et homogène, avec une splendide définition des timbres et une belle profondeur du champ. Chaque couleur instrumentale y trouve sa place sans s'imposer. Se détachant subtilement d l'orchestre, captée en proximité, la flûte solo déploie une sonorité élégante et chaleureuse. La harpe partage cette même intimité, feutrée mais précise, dans le double concerto.





L'ÉVÉNEMENT


La flûte enchantée


Anne Besson et A nocte temporis nous offrent enfin la référance moderne sur instruments anciens pour les trois concertos avec flûte de Mozart.








Comme les trois quatuors avec flûte KV 285, KV 285a et KV 285b, les deux concertos mettant à l'honneur l'instrument résultent d'une commande passée à Mozart par l'amateur et riche commerçant néerlandais Ferdinand Dejean en 1977. Le compositeur les livre au début de l'année suivante, mais le destinataire ne règle que la moitié de la somme convenue ... Dans la foulée, le duc de Guistres demande une partition qu'il puisse jouer avec sa fille Marie, harpiste.

Ce trois concertos sont un passage obligé pour tous les flutistes, y compris ceux sur instruments d'époque. Après les belles versions d'Alexis Kossenko (Claves, cf. n°716) et François Lazarevitch (Alpha, cf. n°736), Anna Besson s'y frotte à son tour. D'emblée séduit la beauté de la pâte orchestrale d'A nocte temporis, tout en subtilité et en équilibre – l'un des points forts de l'album – là où les Musiciens de Saint-Julien mettaient l'accent sur « un registre medium-grave un peu trop affirmé », et où Gli Angeli manquaient parfois de fini.



Souple dialogue

L'entrée de la flûte consacre les qualités déjà remarquées chez Anne Besson : ces timbres à se damner, ce discours vibrant, prenant et poli, ces inflexions soignées sans avoir l'air artificiel, assumant magistralement la (relative) fragilité de certaines notes au sein d'une virtualité jamais creuse.

Partout le jeu de la soliste est remarquable de fluidité et de précision, de souplesse , de variété. Si l'interprète échappe à toute impression d'automatisme dans les traits rapides, chaque occasion de chanter en est une nouvelle de nous ravir. Et le dialogue abouti avec l'orchestre relance sans cesse l'intérêt – écoutez, dans le KV 313, l'Adagio ma non troppo, ses phrasés et ses sonorités étudiés, sa retenue aux reflets si divers !

Dès l'entame, le Concerto pour flûte et harpe KV 299 fait valoir la direction subtile et dynamique de Reinoud Van Mechelen. Révérence à la harpe de Clara Izambert qui se garde de rester en arrière-plan et dont les teintes légèrement acidulées évitent la niaiserie alla Cécile de Volanges.

On admire l'entente parfaite qui règne entre les deux solistes comme avec A nocte temporis, qui nous vaut un Andantino à l'agogique exquise et à la narration bien menée. Une verve justement dosée débarrasse le Rondeau final de tout parfum Marie-Antoinette.

Transformation d'un concerto antérieur pour hautbois, le KV 315 expose encore toute la science qu'a Besson de son instrument, rappelant par exemple Pierre Hantaï au clavecin : variété des attaques, cambrure des lignes et des notes, nuances, tout est magistral, jusque dans un final vibrionnant autant qu'abouti – à l'image de l'album tout entier. Surpassant aussi bien les versions récentes déjà citées que celle, plus ancienne, dirigée par Frans Brüggen (Philips), les nouveaux venus signent la référence historiquement informée pour ces trois concertos. Une merveille !



Loïc Chahine




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