250904 - MUS QZD - TCHAÏKOVSKI - LES SAISONS - YUNCHAM LIM
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250904 - MUS QZD - TcHAÏKOVSKI - LES SAISONS - YUNCHAM LIM
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PIOTR ILYITCH TCHAÏKOVSKI 1840-1893 « Les saisons op. 37A » Yuncham Lim (piano). Decca. TCHAÏKOVSKI – Les Saisons
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TECHNIQUE : 4/5 Enregistré en juillet et en août 2024 par Philippe Siney au Menuhim Hall de Stoke d'Abertnon (Angleterre). Un piano au relief subtil, vivant et expressif, qui ne s'épanouit pas pleinement dans l'acoustique en dépit d'une projection précise, mais séduit par sa rondeur, ses attaques claires, ses textures harmonieuses.
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Écrites par Tchaïkovski de 1875 à 1876, peu après la création du flamboyant Concerto pour piano n°1, les douze miniatures réunies sous le titre Les Saisons respirent la modestie et, souvent, la mélancolie. L'exploit de Yuncham Lim consiste précisément à les magnifier en leur apportant le soin maniaque, l'engagement et le relief expressif qu'il déploierait dans les mazurkas de Chopin. Son charisme les transfigure : ainsi ciselées, elles accèdent au statut de gemmes. Dès Au coin du feu, tout tombe ici sous le sens : un tempo fuyant la langueur, une simplicité de sentiment fidèle aux indications du compositeur. Lim évite l'uniformité du legato au profit de trésors du toucher – leggierissimo d'une finesse exceptionnelle - et d'une dynamique subtile, particulièrement dans les nuances inférieures au mezzo forte. Sa vivacité joyeuse épouse une lisibilité absolue, chaque texture vibrant avec une variété confondante d'accents et de phrasés (Carnaval). Le lyrisme intense et raffiné de cette vision nous subjugue : d'une pureté cristalline (Chant de l'alouette), lancinant et profond (Les nuits de mai), noblement délicat (Barcarolles), ou d'une douleur à faire pleurer les pierres (Chant d'automne). Et partout, quelle animation prodigieuse, quelle vie l'interprète insuffle. Le poids sonore et la beauté des timbres du Chant du faucheur rivalisent avec la fièvre rythmique de La Moisson ou la fantaisie éblouissante de La Troïka. Saluons aussi l'économie suprême de pédale (Perce-Neige) : jamais de sécheresse pourtant dans ce jeu souple au rubato avisé. L'ensemble s'achève par la valse Noël, suave délice porté par des dogts d'orfèvre. Après ses Études de Chopin (Diapason d'or de l'année 2024), Lim renouvelle magistralement la discographie des Saisons. Plus élégant que Masllev (Mirare), plus naturel que Lang Lang (Sony), il dépasse par sa richesse la version de Liu (DG) et même, par sa maîtrise foudroyante du clavier, la réussite de Kolesnikov (Hyperion). À côté de la référence posée jadis par Pletnev (Melodiya ou Warner) trône désormais ce concentré de poésie. Bertrand Boissard
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