250906 - CIN FIL - ARTE - « LES SEPT VIERGES » - D'ALBERTO RODRIGUEZ

 





250906 - CIN FIL - ARTE - « LES SEPT VIERGES » - D'ALBERTO RODRIGUEZ






« LES SEPT VIERGES »



d'ALBERTO RODRIGUEZ



2005 - Espagne


avec José Chaves,
Juan José Ballesta, Javier Berger, Iride Fontana, Jesús Carroza



1 h 22









Au cours d’une permission, un adolescent s'enfonce dans la délinquance. Récit initiatique en forme de compte à rebours, cette virée coup de poing d’Alberto Rodríguez percute une société incapable d’intégrer ses jeunes.


Mineur délinquant placé en centre de redressement, Tano bénéficie d’une permission de quarante-huit heures pour assister au mariage de son frère aîné. Accueilli froidement par ce dernier, le jeune homme retrouve son éternel acolyte, Richi, et ne tarde pas à replonger : les délits s’enchaînent et s’aggravent, du simple larcin au pillage, jusqu’à la tentative de viol et l’équipée punitive. Suspendu à son sursis et délaissé par les adultes, Tano voit la situation lui échapper et se raccroche à son seul horizon : Patri, sa petite amie, issue d’un milieu aisé. Un ultime rapprochement avec son frère conduira Tano à un choix crucial.


Futur en sursis


D’après une vieille croyance andalouse, un miroir orné de sept effigies de la Vierge permet de lire l’avenir dans sa propre pupille. C’est à l'aune de cette prédiction que Tano, mineur délinquant des faubourgs de Séville en courte permission, doit trouver le sien. Pour cela, il dispose de quarante-huit heures. Mais la route est difficile. Entrer dans l’âge adulte ? Une gageure pour Tano qui, bien que conscient de la mauvaise influence de Richi, s'y refuse. Filmé sans temps morts, avec une précision quasi documentaire, le film d’Alberto Rodríguez n’est pas sans rappeler l’excellent
Vivre vite ! de Carlos Saura, sorti près de vingt-cinq ans plus tôt en pleine movida postfranquiste. D’une génération à l’autre, le constat social n’a guère changé. Abordé ici de façon intimiste, il interroge ce futur que Tano ne veut ni ne sait voir. L’incertitude et la panique percent sous la carapace du petit caïd qu’interprète avec sobriété Juan José Ballesta, primé pour sa performance. Lauréat d’un Goya tout aussi mérité, Jesús Carroza campe habilement Richi, le mauvais génie de Tano, convaincu que l’avenir ira de soi. En toile de fond de cette course contre la montre se profile le monde des adultes, décliné à travers des personnages muets ou hébétés face aux transgressions des plus jeunes. C’est à leur endroit que le regard du réalisateur se fait le plus sévère, nous renvoyant à cette question : une fois exigé de nos enfants qu’ils se tiennent à carreau, quelle société leur propose-t-on ?





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