250908 - MUS QZD - BARRAINE - SYMPHONIES N° 1 ET 2 ET AUTRES - A.C. RICCI, ORCHESTRE SYMPHONIQUE DE LA WDR, ELENA SCHWARZ
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250908 - MUS QZD - BARRAINE - SYMPHONIES N° 1 ET 2 ET AUTRES - A.C. RICCI, ORCHESTRE SYMPHONIQUE DE LA WDR, ELENA SCHWARZ
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ELSA BARRAINE 1910-1999 « Symphonies n° 1 et 2 "Voïna" » Alberto Carnavale Ricci (piano), Orchestre symphonique de la WDR, Elerna Schartz CPO. BARRAINE – Symphonie n°1 BARRAINE – Symphonie n°2 "Voïna" BARRAINE – Ollustration symphonique pour Prgromes d'André Spire. BARRAINE – Musique funèbre pour la Mise eu Tombeau du Titien.
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TECHNIQUE : 4/5 Enregistré en mars 2024 à la Philharmonie de Cologne par David Schwager et Angelika Hessberger. Une prise de son légèrement distante, qui conserve néanmoins une excellente définition des plans et un beau relief. Si les fortissimos libèrent une énergie saisissante, les pianissimos, plus diffus, manquent parfois de netteté.
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Voici l'un des secrets les mieux gardés de la musique française de l'entre-deux-guerres. Paul Dukas considérait Elsa Barraine comme son élève la plus douée et nous découvrons ici pourquoi. Prix de Rome en 1929, la jeune femme entama une carrière prometteuse, marquée notamment par la création du Roi bossu à l'Opéra-Comique. Cheffe de chant à la Radio nationale, elle s'engage très à gauche, d'abord dans le sillage du Front populaire, puis dans la Résistance. Ses deux symphonies, tirées de l'oubli par Elena Schwarz à Cologne, ne se révèlent en rien inférieures à celles de Roussel, Milhaud ou Honegger. Et pourtant, c'est leur premier enregistrement ... La Symphonie n°1 conjugue en 1931 audaces et charme mélodique, particulièrement dans les volets lents où la cheffe souligne l'influence de Prokofiev. La seconde, intitulée « Voïna » (« Guerre »), exprime en 1938 les tourments et les goûts de son époque : mouvements vifs pulsés, construction classique (sans aucun esprit de pastiche), style clair et aéré faisant la part belle aux vents. À nouveau, les musiciens de la WDR en restituent toutes les finesses, installant des atmosphères rugueuses ou humoristiques. Pogromes, « illustrations symphoniques » d'un poème d'André Spire, reflète davantage le militantisme de Barraine. Cette coulée lyrique subtilement orchestrée est un cri de protestation contre les attaques des nazis, et un cri d'amour pour ses propres racines juives. Vingt ans plus tard, la Musique funèbre pour la Mise au Tombeau du Titien est un tableau sobre et hiératique. Au piano qui, égrenant le Dies irae, ponctue un cortège funéraire, répond un orchestre tantôt violent, tantôt douloureux et méditatif. Au lendemain de la guerre, qui consacra en elle une figure de la Résistance, la compositrice devait petit à petit s'effacer derrière la pédagogue, comme professeur de déchiffrage puis d'analyse musicale au Conservatoire de Paris, et enfin comme inspectrice des théâtres lyriques. Son écriture va se transformer, explorer d'autres voies, jusqu'à se mettre au service du cinéma (celui du jeune Demy par exemple). Mais tout cela est une autre histoire – de quoi nourrir bien des projets discographiques : avis aux amatrices et aux amateurs !
Jacques Bonnaure
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