251011 - MUS QZD - LECLAIR - LES DOUZE CONCERTOS POUR VIOLON - STÉPHANIE-MARIE DEGAND

 





251011 - MUS QZD - LECLAIR - LES DOUZE CONCERTOS POUR VIOLON - STÉPHANIE-MARIE DEGAND





JEAN-MARIE LECLAIR

1697-1764

« Les douze concertos pour violon »

Stéphanie-Marie Degand (violon et direction), La Diane française.

NoMadMusik (3 CD).

LECLAIR – Concertos pour violon





TECHNIQUE : 4/5

Enregistré par Valentin Duc-Maugé et Hannelore Guittet. Une prise de son en proximité offrant un spectre orchestral détaillé dans une image ample et homogène. Le violon soliste s'intègre parfaitement à l'ensemble, renforçant la cohésion. Les textures sont généreuses et la spatialisation précise.





Publiées en 1737 (Opus 7) et 1744 (Opus 10), les douze concertos pour violon de Leclair suivent la coupe tripartite (vif-lent-vif) popularisée par Vivaldi mais développent des caractéristiques toutes personnelles en terme d'exigence virtuose autant qu'expressive. Les acrobaties périlleuses (doubles et triples cordes, sollicitation du registre aigu ...) nourrissent une imagination puissante qui peut explorer de façon aussi convaincante l'allégresse la plus débridée ou la mélancolie la plus abattue, avec, entre les deux, un nuancier infini. Sur cette musique qui appelle autant de passion que de sang-froid, Leila Schayegh régnait jusqu'à présent (Glossa, 2018-2022, Diapason d'or pour le Vol. II) : un royaume d'équilibre où manquait parfois un rien d'audace pour nous faire chavirer. Stéphanie-Marie Degand franchit ce pas et nous emporte. Avec une énergie intense mais canalisée – la montée en tension millimétrée mais si naturelle en apparence de l'ALlegro de l'Opus 10 n°5 en offre un exemple patent -, la violoniste, jamais grisée par son aisance technique, prodiguant une sonorité nourrie, conjugue sensibilité italienne, netteté des lignes à la française et flair contrapuntique plus septentrional.

Aucun trait n'est forcé, la souplesse de l'archet à laquelle répond une Diane Française légère d'effectifs mais aux nuances et couleurs subtiles ouvre à la musique un espace où respirer, danser, chanter, ondoyer au fil des émotions (les multiples bifurcations de l'Allegro de l'Opus 10 n°6). L'Adagio de l'Opus 7 n°2 est inoubliable. Servi avec tant de justesse, le violoniste assassiné est bien le contemporain de Rameau et de Locatelli ; tous trois, avec une part égale de calcul et d'instinct, ouvrent des chemins à des sentiments nouveaux. L'assurance tranquille qui emplit l'Allegro moderato de l'Opus 10 n°3, le sourire lumineux inondant l'Opus 7 n°3, l'aria sans paroles déployée dans le Largo de l'Opus 7 n°5, tout dans ce disque est réfléchi, éloquent, chaleureux.



Jean-Christophe Pucek




Commentaires

Posts les plus consultés de ce blog

250607 - CIN FIL - ARTE - « POURQUOI PAS » - DE COLINE SERREAU

250213 - CIN FIL -ARTE - « UN JOUR J'AURAI UNE ÎLE » - DE VINCENT WEBER

250811 - CIN FIL - ARTE - « DON'T COME KNOCKING - DE WIM WENDERS