251017 - MUS QZD - BEMBO - L'ERCOLE AMANTE - SOLISTES, IL GUSTO BAROCCO, JÖRG HALUBEK
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251017 - MUS QZD - BEMBO - L'ERCOLE AMANTE - SOLISTES, IL GUSTO BAROCCO, JÖRG HALUBEK
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ANTONIA BEMBO 1640-1720 « L'Ercole amante » Yannick Debus (Ercole), Alena Dantcheva (Delanira), Anita Rosati (Iole), David Tricou (Hyllo), Flore Van Meersche (Giononne), Chelsee Marilyn Zurflüth (Venere, Pasithea), Arnaud Gluck (Pagio), Andrés Montilla Acurero (Licco), Hans Porten (Nettuno, Eutyro, Mercurio), Il Gusto Barocco, Jörg Halubek. CPO (2CD) BEMBO – L'Ercole amante
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TECHNIQUE : 3,5/5 Enregistré en mai 2023 au Studio de la SWR de Stuttgart par Gabriele Starke, Volker Neumann et Caroline Hirsch. Des voix et des instruments aux contours nets offrent une lisibilité remarquable aux timbres et aux textures. Un peu trop centrée, l'image sonore manque toutefois d'ampleur.
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Jamais représenté de son temps, ressuscité en concert à Stuttgart en 2023 et enregistré pour l'occasion, cet Ercole amante a de quoi étonner ! La partition manuscrite de cet opéra, datée de 1707, est dédiée à Louis XIV, qui avait accordé sa protection à l'autrice Antonia Bembo. Cette élève de Cavalli avait fui la violence de son époux et s'était retirée en France, dans une communauté religieuse. Là, elle travailla jusqu'à sa mort, laissant cinq volumes (conservés à la BnF) de compositions dont les Produzioni armoniche (1701), gravées par Convoce Coeln (Alpha, 2006) et l'Armonia delle sfere (Tactus, 2017). Le livret de l'abbé Buti est déjà (délesté de son prologue) celui qu'avait utilisé Cavalli pour son propre Ercole amante destiné en 1662 aux noces du Roi-Soleil. Bembo fusionne l'esthétique de l'ancien dramma per musica vénitien avec une musique nourrie des goûts français et italiens modernes. Son orchestre, dont l'instrumentation n'est pas précisée, alterne des denses tutti à six parties (Ouverture, entrées de ballet, ritornelli) et d'élégants trios, également requis pour l'accompagnement des airs. Les volets chantés opèrent une semblable synthèse stylistique, entre héritage du recitar cantando et émergence du bel canto, tandis qu'ensembles, chœurs et danses trahissent l'influence lulliste. Toutefois, Bembo n'emploie pas la grandeur tragique de Cavalli. Ses lamentos (ceux de Déjanire et de Iole en particulier) sont plutôt de gracieuses élégies qui touchent parfois au sublime, comme dans le somptueux Sommeil de l'acte II. De même, les scènes les plus spectaculaires (l'impressionnant tombeau du IV par exemple) ne sauraient rivaliser en ampleur et en profondeur dramatique avec leur modèle. L'édition réalisée par le musicologue Guillem Borras Garriga requiert un effectif réduit, mais efficace et harmonieux : six cordes, flûtes et hautbois par deux, un basson et trois autres continuistes (luth, harpe et claviers) – dirigés avec intelligence et sûreté par Jorg Halubek au clavecin. La distribution, pourtant fournie, est sans faiblesse. Comment ne pas être charmée par l'Iole aérienne d'Anita Rosati ? Alena Dantcheva campe une Déjanire déchirée à souhait, David Tricou un Hyllus aussi héroïque que raffiné, quand Yannick Debus incarne avec autorité un Hercule aux derniers instants poignants. Une découverte, qui prélude judicieusement à la prochaine production de l'Opéra de Paris, en mai 2026, sous la direction de Leonardo Garcia Alarcon. David Morier
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