251021 - MUS QZD - « SIMON RATTLE - BRITISH COMPOSER »

 





251021 - MUS QZD - « SIMON RATTLE - BRITISH COMPOSER »





SIMON RATTLE

Chef d'orchestre

« Simon Rattle. British Composers »

Warner (14 CD)

Diapason d'or






SIMON RATTLE

Chef d'orchestre

« Simon Rattle conducts Elgar »

City of Birmingham Orchestra

Warner





SO BRITISH !

Simon Rattle, septuagénaire depuis quelques mois, a honoré un répertoire si large qu'un mélomane distrait pourrait minorer ses services rendus à la musique britannique. En 14 CD, Warner résume un quart de siècle d'enregistrements dédiés à ce répertoire, rappelant la valeur de sa contribution à la tête du City of Birmingham Symphony Orchestra puis des Berliner Philharmonie.

Britten, « Orpheus Britannicus » du XX° siècle, y occupe une place de choix. Le chef a 27 ans, quand, au printemps 1982, il éclaire d'un geste plein de vitalité des œuvres de jeunesse aux teintes folk comme le Canadian Carnival et la Scottish Ballad. L'année suivante, c'est un tout autre défi qu'affronte le jeune Rattle, en signant du War requiem la référence moderne, avec un trio de soliste idéal dans le latin de la messe des morts (Elisabeth Söderström, quelle netteté dans la projection !) comme dans l'anglais du poète Owen (Robert Tear, Thomas Allen), avec un chœur magnifiquement éduqué. Une vingtaine d'années plus tard, Sir Simon règne sur le Philharmonique de Berlin plus établi, au confort luxueux, mais son Britten n'a rien perdu en limpidité quand il s'agit d'accompagner en 2005 Les Illuminations (version trônant dans le quarté gagnant de notre discographie comparée, cf. n°609), la Sérénade et le Nocturne très personnels, expressionnistes pourrait-on dire, du ténor Ian Bostridge.

Sans surprise, Elgar, un des artisans du renouveau de la musique anglaise, sied particulièrement à Rattle. 1986, c'est sans doute un peu plus tard pour Janet Baker dans l'oratorio The Dream of Gerontius. Mais, en 1993, le traitement des Variations Enigma en miniatures finement caractérisées est une pleine réussite, tout comme le Concerto pour violoncelle, vibrant en 1999 sous l'archet de truls Mork avec une émotion qui ne se charge pas de pathos, et comme celui pour violon, parcouru en 1997 par un Nigel Kennedy loin de tout histrionisme – et capable d'un envol de l'alouette (The Lark Ascending) gracile dans la romance de Vaugham Williams.

Avec sa wondrous machine berlinoise – jamais inutilement sonore -, Rattle part encore à la conquête des Planets de Holst et confère un élan rythmique admirable à Belshazzar's Fest de Walton, cantate qui profite en 1997 du concours altier de Thomas Hampson. Et ce ne sont pas ses contemporains que le chef anglais défend avec le moins de convictions. On le vérifie dans une Odyssey (1987) du Nicholas Maw aux idées larges et qui ne fait surtout pas table rase du passé, des Mark-Anthony Turnage pleins de couleurs, de rythmes et de fantaisie, et bien sûr l' Asyla (1997) coruscante et entêtante, aux audaces techno (Ecstasio), de Thomas Adès : déjà presque un classique.

Benoît Fauchet






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