251102 - CIN FIL - CINÉ JEAN RENOIR PONTCHARRA - « LA FEMME LA PLUS RICHE DU MONDE » - DE THIERRY KLIFA
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251102 - CIN FIL - CINÉ JEAN RENOIR PONTCHARRA - « LA FEMME LA PLUS RICHE DU MONDE » - DE THIERRY KLIFA
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de THIERRY KLIFA
2025 – France, Belgique.
avec Isabelle Huppert, Laurent Lafitte, Marina Fois.
2 h 01
Comédie dramatique
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Isabelle Huppert campe une Marianne Farrère, clone de Liliane bettancourt, plus vraie qyue nature.
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Critique par Mathilde BlottièrePublié le 29/10/2025
Le réalisateur s'empare de l'affaire Bettancourt avec une gourmandise irrésistible. Et des interprètes parfaits, aussi monstrueux que flamboyants.
En
2016, après dix ans d’une bataille judiciaire lancée par
Françoise Bettencourt Meyers, l’écrivain et photographe
François-Marie Banier était condamné en appel à quatre ans de
prison avec sursis et 375 000 euros d’amende. Reconnu coupable
d’abus de faiblesse, il avait soutiré des sommes vertigineuses
à la mère de Françoise, Liliane Bettencourt, héritière du
fondateur de L’Oréal et première actionnaire de la
multinationale.
Une famille déchirée (rebaptisée Farrère), un outsider décapant (devenu Pierre-Alain Fantin), une fille mal-aimée, un domestique qui espionne… Thierry Klifa s’empare avec gourmandise de cette affaire médiatique, ô combien romanesque, qu’il traite sur un mode tragico-bouffon en exposant les codes compassés de la haute bourgeoisie au passage décoiffant de l’ouragan Fantin/Banier. Souvent jubilatoire, la peinture pointilleuse de ce petit théâtre cruel et hors sol — « C’est quoi, pour nous, deux millions d’euros ? » balaie Marianne/Liliane en s’adressant à son mari — évite toutefois la méchanceté gratuite à l’égard de protagonistes aux liens faussés par l’argent. Le film raconte avant tout l’histoire d’un coup de foudre amical incompris, dont l’évidente sincérité n’empêche pas quelques arrière-pensées… Le duo Huppert-Lafitte fonctionne à la perfectionLaurent Lafitte se glisse avec un plaisir contagieux dans le costume taillé sur mesure de l’escroc flamboyant, artiste pique-assiette venu redonner vie et prendre ses millions à Marianne Farrère, jouée par une Isabelle Huppert aussi monstrueuse qu’émouvante. Grossier, avide, graveleux, Fantin a beau pisser dans les fleurs et traiter le petit personnel encore plus mal que s’il faisait partie des meubles (« Raus la bonnicherie ! »), il est également cet iconoclaste espiègle qui sait mettre les pieds dans le plat. Et, surtout, ce personnage en quête d’absolu (fût-ce celui de la plénitude matérielle), qui vient sauver de son apathie mortifère et de son mal de dos une femme ayant perdu, depuis longtemps, l’ivresse du pouvoir. Au contact du photographe, Marianne retrouve la joie. Et retombe en enfance. Servi par des dialogues au cordeau, le duo Huppert-Lafitte fonctionne à la perfection. Autour d’eux s’organise le ballet inquiet des gardiens de la fortune et du bon goût, chargés de soustraire les mythes familiaux à une lumière trop crue : le gendre (Mathieu Demy) qui sert de caution juive à un empire fondé par un ancien collaborateur, ou encore le majordome au passé trouble (excellent Raphaël Personnaz). Le film n’exclut pas complètement l’idée que Marianne Farrère, plus jeune que Liliane Bettencourt au moment des faits, ait pu accepter de devenir la victime consentante de son ami détrousseur. Quelques centaines de millions en échange d’une deuxième jeunesse, est-ce vraiment si cher payé ?
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