251104 - MUS QZD - BACH - LES SONATES POUR VIOLON ET CLAVECIN - ILYA GRINGOLTS, FRANCESCO CORTI

 





251104 - MUS QZD - BACH - LES SONATES POUR VIOLON ET CLAVECIN - ILYA GRINGOLTS, FRANCESCO CORTI






JOHANN SEBASTIEN BACH

1685-1750

« BACH – Les Sonates pour clavecin et violon BWV 1014-1019 »

Ilya Gringolts (violon), Francesco Corti (clavecin).

Arcana.

BACH – Sonates pour clavecin et violon

McINTOSH – Tertis Deficient





TECHNIQUE : 3/5

Enregistré en novembre 2025 à l'église de Marhalen (Suisse) par Ken Yoshida. Si l'équilibre entre les deux instruments est le plus souvent respecté, la hiérarchie se trouve parfois brouillée, avec un violon davantage à l'arrière-plan. L'oreille doit alors s'acclimater. La restitution des timbres est très plaisante, la définition précise.





L'événement


1 + 1 = 3

Les savants équilibres que varient Ilya Grongolts et Francesco Cortib au fil des six somates (en trio) pour clavecin et violon nourrissent un dialogue éblouissant de naturel et de couleurs.









Les sonates pour clavecin et violon de Bach sont des sonates en trio. Rares sont pourtant les versions où les cordes pincées par les sautereaux parviennent à établir un véritable dialogue avec celles frottées par l'archet. C'est la première force de la gravure que signent Ilya Gringolts et Francesco Corti : le moindre mouvement met en scène le surgissement de la médiane à la main droite du clavier – écoutez seulement la Dolce de la Sonate BWV 1015, en ouverture de parcours ! -, l'assise absolue d'une basse qui jamais ne s'efface. On admire également la capacité qu'à le violoniste de se mettre en retrait sans se faire oublier pour donner plus de place à son partenaire. Prenez l'Andante un poco de la BWV 1015 : leçon sur l'intrication des deux parties aiguës !



Technique superlative

Pour autant, rien de purement intellectualisant dans cette lecture vive : certains tempos particulièrement enlevés pourront surprendre, tels les finales des BWV 1014 et 1016, ou l'Adagio de la BWV 1018 dans lequel tout a l'air de s'agencer par magie, sans aucune forme d'artifice. Filez à l'Adagio qui ouvre la BWV 1014, merveille d'un travail d'équilibristes où la technique superlative des deux interprètes permet une expressivité aussi contenue que profonde. L'Adagio sur lequel commence également la BWV 1016 illustre cette approche faite de puissance et de souplesse, entre les arpèges du clavier, ses tierces immuables, les menus glissando que s'autorise le violon, son agogique jamais affectée, son chant éperdu et rayonnant. Pour ne rien dire des sonorités adamantines dans lesquelles Gringolts et Corti communient. La variété des accents mis à l'ébouriffant finale montre aussi le niveau de détail auquel ils parviennent.

Clairs-obscurs

Ce qui stupéfie encore, c'est à quel point rien ici n'est équivoque. Ainsi des ombres diffuses semblent peupler les arrière-plans du final de la BWV 1019, le dolorisme du premier volet de la BWV 1018 suggérer quelque espoir, la joie pétulante du Presto de la BWV 1015 masquer sa fuite en avant.

Ce sentiment que Gringolts et Corti ne nous laissent pas un instant de répit s'impose également par le tempo allant est pris l'Adagio de la BWV 1018, où la complémentarité entre les deux mains du clavier et les croches en doubles cordes du violon confèrent à la méditation une impression quasi suffocante. La joie qu'exhale le finale de la BWV 1016 s'épanouit dans un enthousiasme riche d'éclairages. Partout, ces clairs-obscurs signent une réussite majeure.



Loïc Chahine




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