251105 - MUS QZD - RAMEAU - PYGMALION - R. VAN MECHELEN, G. BLONDEEL, A NOCTE TEMPORIS
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251105 - MUS QZD - RAMEAU - PYGMALION - R. VAN MECHELEN, G. BLONDEEL, A NOCTE TEMPORIS
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JEAN-PHILIPPE RAMEAU 1683-1764 « PYGMALION » Gwendoline Blondel (l'Amour), Virginie Thomas (la Statue), Ema Nokolovska (Céphise, Zémide), Philippe Estèphe (Phasis), Freinoud Van Mechelen (Pygmalion et direction), Chœur de chambre de Namur, A Nocte Temporis. CVS (2CD). RAMEAU – Pygmalion ISO - Zémide
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TECHNIQUE : 4/5 Enregistré au Grand Manège de Namur en novembre et décembre 2024 pat Florent Olivier. La présence des voix au premier plan contraste avec un orchestre légèrement en retrait, conférant à la scène une respiration généreuse. L'image sonore est équilibrée et les timbres précis.
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Il fallait bien que Reinoud Van Mechelen , meilleure haute-contre du moment, se confronte au rôle-titre de Pygmalion. Par son aisance – y compris dans les vocalises « Règne, Amour », finement enlevées -, par l'engagement, par le châtié de la ligne, il signe une incarnation majeure. C'est incontestable dès l'air d'entrée du sculpteur, taillé dans une rhétorique accomplie, sophistiqué sans surcharge. L'animation de la Statue (« Quel prodige ! ») confirme cette impression, les colorations mêmes du timbre contribuant à donner vie au personnage. Ses partenaires ne sont pas en reste : Statue modeste de Virginie Thomas, rivale majestueuse et humaine d'Ema Nikolovska, Amour rayonnant de Gwendoline Blondeel. La direction de Van Mechelen construit le dialogue avec les voix et mène les danses avec une pertinence qui confine à l'évidence, en s'appuyant sur un orchestre A Nocte Temporis d'une probité admirable, d'une absolue lisibilité. Emmené par Anna Besson, le pupitre des flûtes, très sollicité, se couvre de gloire. Ce Pygmalion s'impose aussi grâce à cette délicatesse de touche, ce bannissement de tout excès. En complément, Van Mechelen ressuscite un acte de ballet de Pierre Iso (ca 1715-ca 1794), compositeur à peu près inconnu. Maître de musique, dans sa jeunesse, à l'Académie de Moulins, il s'installe à Paris en 1742. Durant la Querelle des Bouffons, il prend le parti de la musique française. Sa Zémide est jouée à l'Académie royale de musique (avec un autre acte de ballet) en 1759. Le style rappelle ici Rameau (« Séjour fatal »), là Mondonville (« Reçois nos vœux »), tout en regardant vers les années 1760-1770. Certaines pages sont particulièrement inspirées (« Approchons, enlevons les armes »), et l'on admire une écriture d'une grande efficacité, où l'orchestre répond habilement aux chanteurs, des danses bien dessinées. Dans le rôle-titre, Nikolovska fait valoir une voix charnue et d'une sensibilité à fleur de peau très disciplinée. Celui de l'Amour semble taillé sur mesure pour le soprano plein de charme et de grâce légère de Blondeel, qui possède en outre une parfaite maîtrise du style, manifeste par exemple dans « J'anime, j'embellis »). En amoureux, Philippe Estèphe, à défaut d'un timbre parfaitement séduisant, a le verbe haut et ciselé. Partout, la direction de Van Mechelen avance, souligne la finesse de l'écriture en évitant maniérisme et mièvrerie, et fait de ces trois quarts d'heures redécouverts un enchantement. Loïc Chahine
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