251110 - MUS QZD - ROLF LISVELAND - LIBRE PRIME - ŒUVRES DE KAPSBERGER, FOSCARINI, GIANONCELLI, PICCININI, ORTIZ ET LISLEVAND

 





251110 - MUS QZD - ROLF LISVELAND - LIBRE PRIME - ŒUVRES DE KAPSBERGER, FOSCARINI, GIANONCELLI, PICCININI, ORTIZ ET LISLEVAND







ROLF LISLEVAND

ARCHILUTH & THÉORBE

« Libre prime »

ECM.

KAPSBERGER – Libro primo d'intravolatura di lauto.

FOSCANINI – li cinque libri della cittara alla spagnolo

GIANONCELLI – Il liutto di Bernardo Giaconcelli detti Bernadella

LISLEVAND – Passacaglio al modo mio

KAPSBERGER – Libro terzo d'intravolatura di chitarone.

ORTIZ – Trattado de Glosas






TECHNIQUE : 3/5

Enregistré en 2022 et 2023 au Moosestudios d'Evje (Norvège) par Rolf Lislevand. Une prise de son en proximité extrême qui révèle chaque détail du jeu, jusqu'aux plus infimes nuances. Avec un premier plan grossissant les attaques et un second où les résonances se prolongent dans un léger halo, l'image perd sa cohérence et son réalisme, mais gagne en impact.





Une décennie après « La mascarade » dédié, chez le même éditeur, au répertoire français (Diapason d'or, cf. N°648), Rolf Lislevand reprend la même démarche soliste pour explorer, à l'archiluth et au théorbe, les pièces publiées au début du Seicento par Kapsberger. Le programme puise essentiellement dans son Librq primo d'intravolatura di lauto de 1611 et son Libro primo d'intravolatura du chitaronne de 1604, qui recèlent ses plus audacieuses trouvailles, et qu'il met en regard des pièces empruntées à quelques-uns de ses contemporains.

Lislevand revient ainsi à un répertoire qu'il chérit tout particulièrement – son premier disque, chez Astrée en 1993, n'était-il pas consacré au (1640) de Kapsberger ? Ses fans retrouveront aussi des pièces que l'interprète a jadis abordées en ensemble (« Alfabeto » pour Naïve en 2001, « Nuove Musiche » pour ECM en 2006). Mais ici tout le discours repose sur ses seules épaules. Son autorité nous conquiert dès la Toccata terza de Kapsberger. Avec la Tasteggiata de Giovanni Paolo Foscarini, où le chant se fait délicatement poignant, l'hédonisme sonore s'insinue dans les moindres détails et nous captive. Toute l'éloquence de Lislevand se déploie ensuite dans la Toccata sesta de Kapsberger, avec une séduisante introduction de son cru, qui tomberait sans doute à plat dans les mains d'un autre luthiste.

Lislevand perce avec les mêmes qualités les arcanes de la Toccata quinta. Ces éclats se conjuguent à une assise rythmique infaillible dans la Corrente de Bernardo Giononcelli, qui déroule ici des basses grondantes. S'ajoute encore à cet arsenal de moyens la profusion des ornements, notamment chez Ortiz, que Lislevand rapproche de Kapsberger pour sa fantaisie rythmique. Mais ce n'est pas tout : le poète virtuose incorpore les parties improvisées avec tact, sachant y faire comme nul autre quand il s'agit de déclamer en prenant des libertés. Un exemple ? Sa propre Passaglioa al mio modo où il paraphrase Strozzi, Monteverdi, Bach et même Keith Jarett. Son agilité incomparable se double d'une jouissance du son qui confère à ce « Libro primo » un clair-obscur lumineux, de bout en bout captivant.

Frédéric Degroote



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