251112 - MUS QZD - JAËLL - « UNE QUÊTE D'INFINI » - MANON GALY, LÉA HENNINO, HELOÏSE LUZZATI, CÉCILIA ONETO BENSAÏD

 





251112 - MUS QZD - JAËLL - « UNE QUÊTE D'INFINI » - MANON GALY, LÉA HENNINO, HELOÏSE LUZZATI, CÉCILIA ONETO BENSAÏD






MARIE JAËLL

1846-1925

« Une quête d'infini »

Manon Galy (violon), Léa Hennino (alto), Héloïse Luzzaati (violoncelle), Célia Oneto Bensaïd (piano).

La Boîte à pépites.

JAËLL – Quatuor avec piano

JAËLL – Dans un rêve.

JAËLL – Romance pour violon et piano

JAËLL – Balade pour violon et piano.






TECHNIQUE : 3/5

Enregistré en avril 2025 à la Maison de l'Orchestre national d'Île-de-France par Alix Erwald. Un espace acoustique feutré où chaque instrument s'affirme mais qui assombrit et matifie les timbres. Vaste et équilibrée, l'image manque de relief faute d'aération.





De Marie Jaëll, on connaît mieux l'œuvre pour piano, la musique avec orchestre. Des disques ont rendu justice à quelques pages chambristes, en particulier sa sonate pour violoncelle et piano (Présence Compositrices, cf. n°748). L'équipe réunie autour de Célia Oneto Bensaïd (qui a déjà gravé le triptyque dantesque, cf. n°718) et Héloïse Luzzati exhume le vaste Quatuor avec piano en sol mineur, qui remanie largement un quatuor à cordes achevé en mars 1875.

Créé à la Société nationale de musique le 19 avril 1876, il fait valoir la maîtrise que la compositrice a de la forme, aussi bien dans l'ambitieux Allegro initial que dans le superbe Andante, touchante et sinueuse romance. Cette générosité sans épanchement excessif, ces lignes ondoyantes qui se répondent avec clarté, cette alternance de tendresse et de verve, les tournures même du finale nous évoquent plus d'une fois Saint-Saëns. Cela n'a rien d'étonnant quand on sait qu'il fut son professeur, puis son parrain à la Société nationale de musique, et qu'il créa à quatre mains avec Liszt, en cette même année 1876, ses Valses. Nos quatre musiciennes excellent à souligner la qualité du dialogue entre les parties, sans qu'aucune tire trop la couverture à soi, ne sacrifiant ni la vitalité ni la puissance des atmosphères – la péroraison parfaitement dosée de l'Allegro !

Écoutez comme l'autorité au début du Vivace con brio serpente ensuite avec versatilité vers des ambiances plus interrogatives ou détendues ! En trois brefs mouvements (aucun n'atteint les trois minutes), le trio avec piano Dans un rêve (ca 1881) explore d'autres contrées, plus douces, en accord avec le titre de l'œuvre. Le liquide Andantino se déploie avec une évidence délicieuse – le piano d'Oneto Bensaïd s'y couvre de gloire dans un festin de sonorités luisantes -, quand l'Allegro moderato final séduit par son sens des climats, sa mobilité, ses mélodies. Un bijou magnifiquement mis en valeur par l'osmose des trois interprètes.

Deux pièces pour violon et piano donnent à Manon Galy (Diapason d'or de l'année 2023 pour son premier disque) l'occasion de briller par son chant libre dans la Romance (1882), par une certaine virtuosité dans le Ballade (1886). Le piano n'est pas en reste, partenaire toujours attentif qui sait aussi relancer le discours ou le ponctuer avec intelligence. En éclairant par ce portrait une facette mal connue de Marie Jaëll, le label La Boîte à pépites n'a décidément pas usurpé son nom.

Loïc Chahine




Commentaires

Posts les plus consultés de ce blog

250607 - CIN FIL - ARTE - « POURQUOI PAS » - DE COLINE SERREAU

250213 - CIN FIL -ARTE - « UN JOUR J'AURAI UNE ÎLE » - DE VINCENT WEBER

250811 - CIN FIL - ARTE - « DON'T COME KNOCKING - DE WIM WENDERS