251113 - GLASS - LES ÉTUDES POUR PANO - VANESSA WAGNER
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251113 - GLASS - LES ÉTUDES POUR PANO - VANESSA WAGNER
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PHILIP GLAS Né en 1937 « Les Etudes pour piano » Vanessa Wagner (piano). InFiné (2CD). GLASS – Études pour piano.
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TECHNIQUE : 3/5 Enregistré à l'Auditorium de Vincennes en 2025 par Cécile Lenoir. Capté en extrême proximité, le piano offre des sonorités mates, parfois étouffées. L'image stéréo semble artificiellement élargie, ce qui brouille sa cohérence.
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Elaborées sur deux décennies (entre 1991 et 2012) par un artiste d'abord désireux de perfectionner sa technique pianistique et d'enrichir les programmes se ses récitals, les vingt Études de Philip Glass ont pris une dimension excédant le projet initial et conquis une place sur les pupitres. Au point d'avoir été l'objet d'une dizaine d'intégrales au disque depuis celle, scrupuleuse mais raisonnablement austère, de Maki Namakawa (OMM, 2014), sans oublier celle, singulière, de François Mardirossian (Ad Vitam, 2022). Il faudra désormais compter avec Vanessa Wagner qui, grâce à la liberté que permettent la maturité artistique et la sûreté des moyens techniques, relit les deux cahiers à la lumière de sa fréquentation approfondie du grand répertoire, du bel aujourd'hui en général et de la nouvelle musique américaine en particulier. Les Four Movements en duo avec Wilhelm Latchoumia, mais également les Etudes n°2 et n°4 dans « Mirrored », la n°9 dans « Inland », les n°6 et 16 dans « The Study of the Invisible », la n°12 dans « Les Heures immobiles » : plusieurs albums témoignent déjà de l'aisance avec laquelle la pianiste française manie la grammaire répétitive du Kid de Buffalo. Confirmation en l'espèce dès l'Etude n°1, avec cette manière très personnelle de faire vivre la phrase autour d'une ligne mélodique claire et hors de tout carcan rythmique, dans ce rapport au temps que rend imprévisible un rubato restant toutefois sous contrôle. La n°4 souffle ses bourrasques en appelant un geste d'une folle virtuosité. Vanessa Wagner assume avec une présence aussi entière la contemplative n°5, qui se balance lentement sous un ciel gris. Davantage ramassée mais « lisztienne » dans l'âme, la n°6 exige beaucoup de l'interprète, qui ici maîtrise remarquablement l'efflorescence de notes répétées, d'arpèges, de motifs ascendants-descendants. La pianiste fait de la n°7, qu'elle déploie sur plus de douze minutes, un sommet du premier cahier, nourri de développements « additifs » paraissant infinis et une très belle variété d'intentions. Le second Livre, qui emprunte des chemins rythmiques et surtout harmoniques moins tracés, tombe sous les doigts de Vanessa Wagner avec un naturel exemplaire. L'interprète sait s'y montrer enjouée voire espiègle là où l'écriture le requiert, telles les n° 13 et 14, comme c'était déjà le cas dans la n°10 du premier cahier. Mais évidemment, c'est dans le « lyrisme incandescent » - selon ses mots – de la n°17, amplement romantique du grave à l'aigu, qu'elle donne toute sa mesure. Le voyage s'achève sur un climat d'introspection particulièrement fouillé dans la n°20. Cette lecture patiemment élaborée achève d'inscrire le double recueil de Glass, livre d'une vie et miroir de son âme bien plus que catalogue d'effets, dans l'héritage des grands cycles d'Etudes, de Chopin et Liszt à Debussy, Ligeti ou Dusapin. Benoît Faucher
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