251116 - MESSIAEN - TURANGALILA-SYMPHONIE – WANG, LARTIGAU, BOSTON SYMPHONY PRCHESTRA, ANDRIS NELSONS

 





251116 - MESSIAEN - TURANGALILA-SYMPHONIE – WANG, LARTIGAU, BOSTON SYMPHONY PRCHESTRA, ANDRIS NELSONS







OLIVIER MESSIAEN

1908-1992

« Turangalila-Symphonie »

Yuja Wang (piano), Cécile Lartigau (ondes Martenot), Boston Symphony Orchestra, Andris Nelsons.

DG.

MESSIAEN – Turangalila Symphonie






TECHNIQUE : 4,5/5

Enregistré au Symphony Hall de Boston, en avril 2024 par Nick Squire. Superbe captation de concert : une scène large et parfaitement aérée, où chaque élément s'inscrit avec une précision remarquable. Une image aux équilibres et aux reliefs soignés, où les timbres bénéficient d'une excellente définition.





Lors du concert du 11 avril 2024 dont ce disque est le fidèle reflet, l'approche antimoderniste d'Andris Nelsons, à la fois symphonique, dramatique et romantique, déconcerta la critique : le Boston Globe reprochait au chef de manquer de parti pris, tandis que le Boston Classical Review trouvait cette Tarangalila « peu subtile, floue dans les textures, trop forte en général [...] unidimensionnelle et kitsch dans ses excès de Technicolor ».

Symphonique : le piano virtuose de Yuja Wang et les ondes de Cécile Lartigau, comme les parties de percussion, ne s'exceptent pas du flux sonore du Boston Symphony. Nul face-à-face concertant, mais un jeu d'équilibres complexe, tissé de maintes subtilités : « L'effet du « thème de la statue » par les cuivres graves [est] à glacer le sang et le "thème des fleurs", par les clarinettistes William Hudgins et Christopher Elchico, une caresse auditive », concède le Boston Globe.

Dramatique : le goût de Nelsons pour la nuance forte trahit un sens du spectacle qui n'est pas du spectaculaire. Ainsi retient-il le climax du Finale pour préserver toute la puissance de l'orchestre au dernier accord, dans un crescendo immobile qui paraît n'avoir pas de fin. L'ajout de courts silences dans l'Introduction, l'extrême élargissement des points d'orgue, l'alanguissement outré des « petites notes » ornementales dans le Développement de l'amour tiennent avec talent l'auditeur en haleine.

Romantique enfin : Yuja Wang rubatise et schumanise les chants d'oiseaux dans les solos qui revendiquent une dimension sentimentale. Il s'agit moins de Technicolor que d'assumer une sensualité que Boulez vomissait comme de la « musique de bordel ». Rien d'étonnant à ce que Joie du sang des étoiles et le Finale soient ici des sommets : Nelson se préoccupe moins des avant-gardes du siècle passé que de faire clamer à son orchestre, à toute voix, ce chant d'amour cosmique.

Paul de Louit




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