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BUFFET
FROID »
de
BERTRAND
BLIER
1979
– France
avec
Gérard Depardieu (Alphonse Tram), Bernard Blier (Inspecteur
Morvandieu), Jean Carmet (l'assassin), Geneviève Page (la veuve),
Denise Gence (l'hôtesse), Marco Perrin (le maçon), Jean
Benguigui (l'homme en noir), Carole Bouquet (la jeune femme), Jean
Rougerie (le témoin), Liliane Rovère (Josyane), Bernard Crombey
(le toubib), Michel Fortin (l'escogriffe), Roger Riffard (le garde
de la tour), Maurice Travail (le garde du terrain vague), Nicole
Desailly (la femme divorcée), Pierre Frag (l'homme divorcé),
Eric Vasberg (Inspecteur Cavana)
1
h 30
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Dans
une ambiance de fin du monde, un improbable trio d'anti-héros se
retrouve enfermé dans une ronde macabre... Par Blier fils et avec
Blier père, mais aussi avec Gérard Depardieu, Jean Carmet et
Michel Serrault, un conte hilarant et funèbre.
Sur
les quais du métro parisien, Alphonse Tram fait la connaissance
d’un quidam qu’il ennuie avec ses histoires de chômeur et ses
envies de meurtre. Peu après, il retrouve dans un couloir le même
homme, poignardé avec son propre couteau. Sans aucun souvenir de
l’avoir tué, Alphonse rentre chez lui, dans une tour
nouvellement construite et presque entièrement vide. Il raconte
son étrange aventure à sa femme, qui préfère lui parler de
l’arrivée dans l’immeuble d’un voisin.
Fluide
glacial
Après
le succès des Valseuses
et
de Préparez
vos mouchoirs !,
Bertrand Blier essuya avec Buffet
froid,
son sixième long métrage, un échec public en opposition avec le
statut "culte" dont le film jouit aujourd’hui.
Marquant une orientation différente dans son œuvre, alors
empreinte de plus de légèreté, Blier s’engageait ici dans les
tréfonds de l’âme humaine, révélant avec une réjouissante
ironie les pulsions meurtrières de tout un chacun. Sous le sceau
de l’absurde, la comédie macabre qu’il organise autour d’un
improbable trio (un chômeur aux envies de meurtre, un inspecteur
de police fou de la détente et un assassin compulsif) fait ainsi
se succéder des assassinats gratuits dans une interminable ronde
de mort. Blier nous livre des personnages sans aucune
caractérisation psychologique, des antihéros livrés à
eux-mêmes dans un décor terriblement déshumanisé. Le métro et
les rues sont désertiques, les immeubles de banlieue inhabités,
les rues pavillonnaires sinistres, la nuit reste aussi triste
qu’humide, et la campagne résolument hostile. Cet univers
glacial, postapocalyptique, est l’écrin parfait pour un film
surréaliste, révélateur de son époque.
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