"
Assez, Balthazar ; tu m'épouvantes, tu commets des
sacrilèges. Quoi ! mon amour serait. - De la matière éthérée
qui se dégage, dit Claës, et qui sans doute est le mot de
l'Absolu. Songe donc que si moi, moi le premier ! si je trouve, si
je trouve, si je trouve ! " En disant ces mots sur trois tons
différents, son visage monta par degrés à l'expression de
l'inspiré. " Je fais les métaux, je fais les diamants, je
répète la nature, s'écria-t-il. - En seras-tu plus heureux ?
cria-t-elle avec désespoir. Maudite Science, maudit démon !
tu oublies, Claës, que tu commets le péché d'orgueil dont fut
coupable Satan. Tu entreprends sur Dieu. " Scène de la vie
privée lorsqu'il paraît en 1834, Etude philosophique quand
Balzac le republie en 1846, le livre superpose les deux dimensions
car cette histoire d'une famille où le génie dévore tout
jusqu'à la folie, où la passion provoque les plus grands
malheurs domestiques, est aussi le roman de l'aventure
scientifique et de la rêverie métaphysique d'un Grand Tout.
Parce
que l'Absolu, pour Claës, est la " substance commune à
toutes les créations ", il n'est pas l'alchimiste qu'a voulu
voir Sainte-Beuve, mais ce savant solitaire qui, de l'alchimie,
précisément, à la chimie, entend bien opérer le passage des
temps anciens aux temps nouveaux - et la science moderne de vie.
Balzacienne.
Quatrième
de couverture
"
Je parle pour les gens habitués à trouver de la sagesse dans la
feuille qui tombe, des problèmes gigantesques dans la fumée qui
s'élève, des théories dans les vibrations de la lumière, de la
pensée dans les marbres, et le plus horrible des mouvements dans
l'immobilité, je me place au point précis où la science touche
à la folie...
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