250423 - MUS QZD - MICHEL BÉROFF - COMPLETE ERATO RECORDING
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250423 - MUS QZD - MICHEL BÉROFF - COMPLETE ERATO RECORDING
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MICHEL BÉROFF Piano « Michel Béroff, Complete Erato recordings » Decca, (42CD). Diapason d'or
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CD 2 BARTOK – Pour enfants, Chansons folkloriques hongroises BARTOK – Pour enfants, Chansons folkloriques slovaques
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BELA BARTOK 1881-1945 « Musique pour piano » Michel Béroff (piano). Warner Classic. CD 1 BARTOK – Six danses roumaines. BARTOK – Quinze chants paysans hongrois. BARTOK – Mikrokosmos BARTOK – En plein air BARTOK – Sonate pour piano BARTOK – Sonatina BARTOK – Pièces faciles
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A pianist of our Time
Warfner réédite en 442 CD l'intégrale des enregistrements réalisés par Michel Béroff pour Emi et Erato. Un legs considérable, souvent surprenant et de premier ordre.
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Cas particulier sinon unique parmi les pianistes de sa génération, celle née dans les années 1950, Michel Béroff a dès ses débits servi la musique de son époque. Fils d'un élève privé de Messiaen, il stupéfie ce dernier en lui jouant à onze ans, en 1961, plusieurs de ses Vingt Regards sur l'Enfant Jésus. Formé au Conservatoire de Nancy avant d'intégrer à Paris la classe de Pierre Sancan, il remporte le concours de piano Olivier Messiaen au Festival de Royan 1967. Il entame alors une belle carrière de soliste, parcourant un répertoire extrêmement varié où figurent classiques et romantiques mais où sont privilégiés compositeurs contemporains (Messiaen) et géants du XX° siècle (Debussy, Bartok, Stravinsky, Prokofiev en priorité). Par la suite, Béroff touche à la direction d'orchestre.
Jalons essentiels Emi l'invite à enregistrer, en octobre 1968 à Abbey Road, le Quatuor pour a fin du temps, puis à signer quelques mois plus tard un contrat d'exclusivité. Jusqu'en 1994, il édifie une vaste et passionnante discographie. Courrons en premier lieu à deux réalisations essentielles, en commençant par les grandes pages pour piano seul de Bartok, réunies sur le CD 4 (Sonate de 1926, En plein air, Six danses roumaines, Quinze chants paysans hongrois, Improvisations op. 20). Comme Sandor, Anda, Bishop et Kokcis, Béroff aborde cette musique austère avec une ferveur authentique. Filons après cela au CD 40 pour un éblouissant Capriccio de Stravinsky, ses sériels et aphoristiques Mouvements et son Capriccio pour piano et orchestre d'harmonie, tous accompagnés par Seiji Ozawa et un Orchestre de paris électrisants. Là encore, les réussites de ce niveau se comptent sur les doigts d'une main.
Itinéraires Le mélomane, ensuite, aura l'embarras du choix. L'attende une formidable intégrale des cinq concertos de Prokofiev avec Kurt Mazur et le Gewandhaus de Leipzig, et il redécouvrira dans la foulée de superbes sonates pour piano du même. L'ensemble Messiaen vaut aussi le détour (outre le Quatuor déjà évoqué, les Vingt Regards puis une Turangalila avec Jeanne Loriod aux ondes et André Previn à la baguette), de même que les Debussy (Estampes, Images, Préludes et des Études rivalisant avec celles de Pollini). Sans oublier l'excellent chambriste : sonates pour violon et piano de Brahms avec Augustin Dumay, de Prokofiev avec Pierre Amoyal, de Schumann, Franck et Strauss (plus de passionnants Szymanowsky) avec Ulf Hoelscher. Et ces « French Piano Duets » avec Jean-Philippe Collard (superbe Lindaraja) ! Ne négligeons pas non plus des Schumann peu conventionnels (Fantaisie en ut, Humoresque op. 20, Kreisleriana) ! Un CD bonus dévoile des horizons moins fréquentés par le pianiste : Ouverture BWV 831 de Bach, Sonates op. 109 et 110 de Beethoven, restées inédites. Les bonnes surprises ne manquent guère par ailleurs, même si l'on regrette que Béroff n'ait pas pu enregistrer officiellement les trois concertos de Bartok ou la Sonate n°2 de Boulez, qu'il jouait déjà lorsqu'il avait quinze ans. Et l'on ne s'explique pas l'absence du beau Trio op. 114 de Brahms avec Michel Portal et Frédéric Lodéon. Gorgé d'énergie et de vitalité rythmique, le jeu de Béroff ne se résume pas à son intime compréhension d'univers très différents (Debussy et Prokofiev, par exemple). Même s'il cisèle le détail, peaufine la sonorité et la coloration des divers registres, il ne s'abandonne jamais à l'écoute de lui-même, au bénéfice d'un discours simple qui domine la grande forme mais préserve la clarté des lignes comme l'aération de la texture. L'intensité, la flamme peuvent se conjuguer avec la plus implacable rigueur (Bartok, Messiaen). Ce piano savant, liquide, franc, loyal, discipliné et passionné à la fois, s'appuie tantôt sur le serré du rythme, tantôt sur la longueur du phrasé, selon ce qu'exige la musique. Partout captivant.
Patrick Szersnowicz
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