250525 - MUS QZD - JOAN SUTHERLAND - THE COMPLETE DECCA RECORDINGS, OPERAS, 1959-1970
|
|
|
|
250525 - MUS QZD - JOAN SUTHERLAND - THE COMPLETE DECCA RECORDINGS, OPERAS, 1959-1970
|
|||
|
JOAN SUTHERLAND Soprano « The Complete Decca recordings, Opéras, 1959-1970» Decca, (49CD). Diapason d'or.
|
||
|
|
JOAN SUTHERLAND Soprano « Operas Arias » Luciano Pavarotti (Ténor), Joan Sutherland (Soprano), Renata Tebaldi (Soprano), etc ... Decca.
|
|
|
La Stupenda, saison 1
49 CD réunissent les vingt-deux premières intégrales d'opéras gravées par Joan Sutherland pour Decca, celle des années 1959-1970 où rayonne un air incomparable du bel canto.
|
|
|
|
|
|
|
|
Ce fut comme une apparition. À Covent Garden, en février 1959, la Lucia di Lammermoor de l'Australienne Joan Sutherland mettait le public à genoux. Ce n'était pourtant pas une inconnue on l'avait entendue en Amelia du Bal masqué, en Agathe du Freischütz, en Eva des Maîtres chanteurs. Mais cette Lucia, qui ressuscitait jusqu'à la perfection la pureté du néo-belcantisme du premier XIX° siècle, révélait alors sa véritable vocation. Le souffle semblait inépuisable, la colorature infaillible, l'aigu adamantin. La ligne de chant se parait de couleurs moirées, d'inouïs raffinements. Decca eut tôt fait d'embaucher celle que l'on nommerait « la Stupenda ». La suite est connue, avec cette identification aux héroïnes romantiques fragiles et blessées sur lesquelles s'acharne la cruauté du destin et de la société. Toute discographie de Lucia, de La Somnambule, des Puritains, passerait désormais par elle; Autant de rôles qu'elle approfondira avec Pavarotti – mais tout est déjà là. D'une jeunesse solaire, Big Luciano s'entend pour la première fois en Orombello de Beatrice di Tenda, avant de la rejoindre dans une éblouissante Fille du régiment, où la soprano s'amuse, et dans un Elixir d'amour à redécouvrir. Retours aux sources La Traviata affiche un autre ténor de luxe, Carlo Bergonzi, pour un duo d'une beauté vocale absolue. La virtuosité atteint des sommets avec la Sémiramis de Rossini, où personne n'osait plus se risquer – pendant que l'Arsace de Marilyn Horne réincarne la flamboyance du contralto musico. Deux ans avant, elles ont restitué Norma en ses sons originaux. Il faut réécouter la prêtresse de Sutherland, si différente de Callas, beaucoup moins placide qu'on l'a dit, sublimant ses fureurs jalouses dans l'immaculée splendeur du chant. Le romantisme suffisait à sa gloire, mais elle ne s'y limitait pas. Autre absolu, son Alcina remonte aux sources du bel canto handélien – plutôt en studio, avec une Berganza à son zénith, qu'à Cologne au concert, où l'abandonne le Ruggiero ténor d'un Wunderlich hors sol. Nous préférons sa Donna Anna pour Giulini en 1959 (seule incursion de la diva chez Emi, elle est ici incluse) à celle de 1968 pour Bonynge, malgré le Don Giovanni prédateur de Bacquier, l'Elvire de Lorengar, la Zerline de Horne ... Demeurent les Français, vers lesquels la portait une insatiable curiosité. Certes, elle y reste exotique, ne serait-ce que par les flottements de l'articulation, mais nous confessons une grande tendresse pour sa Marguerite et sa Lakmé. Quant à son Elisabeth de Valois, elle suffit à rendre indispensables ces Huguenots de 1969 – avant-dernier enregistrement de ce coffret, qui prolonge celui des « Recitals & Oratorios (cf. n°736). La future dame Joan, à elle seule, vaut décidément de l'or, même si on la souhaiterait ici ou là mieux entourée – oublions, par exemple, l'insupportable Faust de Corelli. De l'or à partager avec le mari-mentor, certes pas un génie de la baguette mais portant les chanteurs, respirant à leur unisson, animé d'un sens certain du théâtre : c'est lui qui la forma. Guettons la saison 2, avec vingt autres opéras.
Didier Van Moere
|
|
|
|
Commentaires
Enregistrer un commentaire