250621 - MUS QZD - ALEXANDRE THARAUD - CONCERTOS - PÉCOU, LAZKANO & NANT

 





250621 - MUS QZD - ALEXANDRE THARAUD - CONCERTOS - PÉCOU, LAZKANO & NANTE







ALEXANDRE THARAUD

PIANO

« Concertos »

Orchestre national de Lyon, Jonathan Stockhammer

Orchestre symphonique de la WDR, Sylvain Cambreling.

Orchestre national de Lille, Emilia Howling.

CVS (2CD).

PÉCOU – Cara Bali Concerto

LAZKANO – Mare Marginis

NANTE – Luz de Lejos





TECHNIQUE : 4/5

Enregistré à l'Auditorium de Lyon en juillet 2024 par Michaël Bergues, à la WDR de Cologne en mars 2023 par Sebastian Stern, et à l'Auditorium du Nouveau Siècle à Lille en avril 2022 par Christian Carlier. Partout, une excellente définition et une grande richesse en timbres. Dans le concerto de Pécou, un piano détouré se détache de l'orchestre dans un espace ample, organisé en plans multiples. L'espace et la dynamique sont plus serrées pour celui de Lazkano. Pour celui de Nante, le piano est davantage intégré à l'orchestre, l'acoustique plus sèche.





En 2020, Alexandre Tharaud faisait paraître chez Erato un album réunissant trois concertos écrits spécialement pour lui par trois grands compositeurs d'aujourd'hui : le Danois Hans Abrahamsen, le Français Gérard Pesson et le Franco-argentin Oscar Strasnoy (cf. n°687). Cinq ans plus tard, notre pianiste lui donne un petit frère avec ce nouveau triptyque concertant.

Lumière de loin, de l'Argentin Alex Nante (né en 1992 et en résidence à l'Orchestre national de Lille), s'y apparente le plus à un portrait du dédicataire, dont l'inclination pour le répertoire baroque se manifeste au détour des mouvements Preludio et Toccata. Cancion de amor, cœur émotionnel de l'œuvre à la structure concentrique, donne au soliste l'occasion d'exprimer sa fibre ravélienne à travers un colloque tendre entre le piano et la harpe où passent des souvenirs d'enfance. De son maître George Benjamin, Nante a hérité le dosage subtil des sonorités et des consonances à même de suggérer ces jeux de lumière éponyme. Le geste souple d'Emilia Hoving donne de l'oxygène aux nombreux solos (basson, flûte).

Également capté en public, Nouvelle lune de Ramon Laskano (né en 1968) nous plonge dans un univers feutré directement issu de la suite En plein air de Bartok, tout en froissements d'ailes et chuchotements de soie. Mais s'il ne cache pas « les références [...] à [s]a jeunesse pianistique (Chopin, Bartok, Debussy) » le compositeur basque, à la différence de Lachemmann d'Ausklang, ne reprend pas des formules toutes faites comme on épingle des papillons sur un tableau de liège. Cette musique de l'émanation exploite le toucher poétique d'Alexandre Tharaud jusque dans les croisements de mains, la combinaison des registres opposés et les clusters bondissants (avant-bras inclus). Pensé comme une « chambre d'échos », l'orchestre de la WDR se distingue par la réactivité de ses percussionnistes.

Les deux volets du Cara Bali Concerto de Thierry Pécou (né en 1965) accumulent les ruptures de ton, pour mieux mettre en valeur les claviers résonnants et les interventions tour à tour mimétiques et capricieuses du soliste. Plus proche du minimalisme de Reich que des Études de Ligeti, ce Bali se coule dans un vocabulaire modal, une rythmique pulsée et un jeu percussif, auxquels se plie sans difficulté Alexandre Tharaud et la phalange lyonnaise dirigée par Jonathan Stockhammer.



Jérémie Bigorie





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