250624 - MUS QZD - DECRUCK - ŒUVRES DIVERSES - SOLISTES, JACKSON SYMPHONY ORCHESTRA, MATTHEW AUBIN
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250624 - MUS QZD - DECRUCK - ŒUVRES DIVERSES - SOLISTES, JACKSON SYMPHONY ORCHESTRA, MATTHEW AUBIN
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FERNANDE DECRUCK 1896-1954 « Œuvres concertantes, volume 2 » Jeremy Crossmer (violoncelle), Mahan Esfahani (clavecin), Mitsuru Kubo (alto), Jackson Symphony Orchestra, Matthex Aubin. Claves. DECRUCK – Concerto pour violoncelle DECRUCK – Les Trianons DECRUCK – Sonate pour alto et orchestre. DECRUCK – Les Clochers de Vienne.
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TECHNIQUE : 4/5 Enregistré par Marc Donahue et Jacob Steingart dans la salle de musique Harold Sheffer du George E. Potter Center, à Jackson (Michigan) en juin 2023. L' équilibre entre soliste et orchestre est naturel dans chacune des captations, avec une présence bien définie. Des images amples, détaillées sans être analytiques, aux couleurs généreuses même si une légère confusion dans les bas médium trouble la clarté du son.
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Compositrice, organiste, pédagogue, mais aussi arrangeuse et parolière, Fernande Decruck ne manquait pas de cordes à son arc. Formée successivement aux Conservatoires de Toulouse et Paris (Gigout et Dupré ne tardent pas à la prendre sous leur aile), elle séjourne à plusieurs reprises aux États-Unis, enseigne à Toulouse, puis Fontainebleau. Elle laisse un important catalogue (chambriste, concertant et symphonique, des mélodies, oratorios, ballets et même de la musique de film) dont nombre d'œuvres pour saxophone, instrument de son époux. Dès le Concerto pour violoncelle (1932), son premier opus orchestral d'envergure, on mesure les libertés prises avec les conventions. La tonalité y est souvent brouillée de modalité, l'imprévu s'invite dans la construction du discours, son orchestre imagine de singulières combinaisons de timbres. Les interprètes, très investis, traduisent fidèlement l'inventivité de cette musique, soulignant notamment avec bonheur la fantastique section fuguée de l' Allegro energico final – introduit par de surprenantes timbales ! Néobaroques, Les Trianons (1946) cachent sous ce nom versaillais une Suite concertante pour clavecin et orchestre – Mahan Esfahani la défend comme jadis Marcelle de Lacour, sur un robuste instrument moderne sonnant comme celui de Wanda Landowska. La Sonate pour alto et orchestre (1973) emprunte quant à elle son inspiration au Moyen Âge : Noël nouvelet, tarentelle (Fileuse) et Rondel. Outre les remarquables solistes principaux, d'autres couleurs, d'autres registres y prennent la parole : trompette, basson, hautbois enrichissent, dans Les Trianons, un ensemble déjà augmenté d'un saxophone alto, d'un célesta et de percussions de peaux. Clarinette, trombone et harpe dialoguent sans relâche avec l'alto dans la Sonate. Le curieux entendra la mouture originale de cette dernière (destinée au saxophone de Marcel Mule) dans un précédent album Claves un peu moins saillant – sauf le splendide Concerto pour harpe (1944) dont Pierre Jamet assura la création. Dernier atout de cette palpitante monographie, l'humour avec lequel les interprètes font tinter Les Clochers de Vienne (1935). Commençant sur un timbre qui semble tout droit sorti d'une boîte à musique, cette Suite de valses enchaînent des atmosphères et des instrumentations fortement contrastées. À un thème vif de piccolo succèdent diverses mélodies tour à tour mélancoliques et burlesques, jusqu'à un passage « cuivré » façon fête foraine à la truculence réjouissante. Comme l'est cette découverte d'une personnalité riche et méconnue.
Anne Ibos-AUgé
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